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COALITION


COALITION (guerres de). Guerres menées par les puissances européennes contre la France entre 1792 et 1815. Il y eut en tout pas moins de sept coalitions.

La 1ère coalition groupa l’Autriche, la Prusse, l’Angleterre, la Hollande, l’Espagne, le Portugal, le royaume des Deux-Siciles, la Sardaigne et les États pontificaux. La guerre débuta en 1792 avec les trois grandes victoires françaises de Valmy (20 septembre), Jemappes (6 novembre) et Anderlecht (13 novembre). Puis ce furent, en 1793, les revers français d’Aldenhoven (1er mars), de Neerwinden (18 mars), de Louvain (21 mars), de Bingen (28 mars) et de Pirmasens (14 septembre). Les Français renouèrent avec le succès grâce à Houchard à Hondschoote (6-8 septembre), Jourdan à Wattignies-la-Victoire (16 octobre), Dugommier à Gilette (19 octobre), Pichegru à Haguenau (17 décembre) et Hoche à Wœrth (23 décembre). L’année 1794 fut marquée par des batailles qui eurent lieu un peu partout : dans le Nord de la France, en Belgique, dans les Pyrénées, en Italie, en Allemagne. Un certain Napoleone Bonaparte, officier d’artillerie qui s’est déjà distingué l’année précédente au siège de Toulon, va commander l’artillerie à la campagne d’Italie et être nommé général de brigade. 1795 verra la capture de la flotte hollandaise par Pichegru dans le port du Helder et la victoire de Schérer à Loano. En 1796, tandis que les généraux Kléber, Moreau et Jourdan en décousent avec les Autrichiens en Allemagne (victoires d’Altenkirchen, d’Ettlingen, défaites à Amberg et à Wurtzbourg), Bonaparte entame sa campagne d’Italie (victoires de Cairo Montenotte, Millesimo, Dego, Mondovi, Lodi, Castiglione delle Stiviere, Roveredo, Bassano del Grappa, Arcole). En 1797, cette 1ère campagne d’Italie se terminera triomphalement pour les Français avec de nouvelles victoires (dont, notamment, celle de Rivoli, qui entraîna la chute de Mantoue) qui chasseront l’Autriche de la Lombardie et de la Vénétie. Finalement, cette guerre fomentée par la 1ère coalition donnera à la France la possession de la Belgique, de la Savoie et du comté de Nice, ainsi que la mainmise sur des républiques créées de toutes pièces, la République Ligurienne et la République Cisalpine.

La 2e coalition fut formée à l’instigation de l’Angleterre. Elle comporta dans ses rangs la Russie, la Turquie, l’Autriche, le royaume des Deux-Siciles, la Suède et un certain nombre de principautés allemandes. La guerre débuta mal pour les Français avec les victoires des Autrichiens sur Jourdan le 25 mars 1799 à Stockach et sur Schérer le 5 avril à Magnano. De leur côté, les Russes de Souvorov battaient Moreau à Cassano d’Adda. Le général Masséna devait pourtant rétablir la situation en battant Souvorov à deux reprises à Zurich, le 7 juin et le 25 septembre 1799, tandis que ce même Souvorov était tenu en échec par Macdonald sur les bords de la rivière italienne de la Trébie (17 au 19 juin) et que Ney infligeait une défaite aux Autrichiens sur les bords de l’Aar le 17 août. En Hollande, le corps expéditionnaire anglo-russe, après sa victoire au Helder, devait finalement être désarmé par Brune à Alkmaar. L’année 1799 se termina cependant par une défaite française, celle de Championnet contre les Autrichiens en Italie du Nord, à Genola (4 et 5 novembre). Le 18 Brumaire (9 octobre 1799), la Première République française avait expiré en donnant naissance à une véritable dictature militaire. Revenu d’Égypte et devenu Premier consul, Bonaparte rêve pour la France d’ordre et de paix. Reste l’entêtement de l’Autriche qu’il faudra vaincre pour obtenir l’un et l’autre. Ce sera, en 1800, l’affaire de six grandes batailles à l’issue desquelles les Autrichiens baisseront enfin les armes :

La 2e coalition se termina par le traité de Lunéville, par lequel l’Autriche reconnaissait à la France toute la rive gauche du Rhin et lui abandonnait la plus grande partie de l’Italie, par le traité de Paris, signé avec les Russes, et enfin par le traité d’Amiens signé le 25 mars 1802 avec l’Angleterre.

La 3e coalition se constitua à l’été 1805 entre l’Angleterre, la Russie, l’Autriche, Naples et la Suède. Considérant que l’Angleterre constituait le plus grand ennemi de son empire naissant, Napoléon Ier va préparer son invasion. Hélas ! La défaite cruelle de Trafalgar va devoir le faire renoncer à son projet. Il va donc continuer à contenir l’Europe continentale en armes, ses lieutenants volant de succès en succès, lui-même apportant le coup de grâce à Austerlitz, l’une des plus remarquables victoires de l’histoire militaire de tous les temps. La guerre se termina par le traité de Presbourg qui rejetait pratiquement l’Autriche de l’Allemagne et permettait à Napoléon de créer la Confédération du Rhin.

La 4e coalition regroupa en 1806 l’Angleterre, une fois de plus, la Russie et la Prusse. La guerre se déroula en deux phases, la campagne de Saxe contre la Prusse en 1806, la campagne de Pologne contre la Russie en 1807. La Prusse ne connaîtra que des défaites et verra même sa capitale investie par les Français. Les principales batailles eurent pour cadres :

Après l’écrasement des Prussiens, Napoléon neutralisera les Russes en 1807. La campagne de Pologne, marquée par les victoires françaises de Mohrungen (25 janvier), Hof (6 février), Eylau (7 et 8 février), Ostroleka (16 février), Spanden (5 juin), s’achèvera par la bataille décisive de Friedland, le 14 juin (éclatante victoire de Napoléon sur les généraux Bennigsen et Korsakov). Le traité de Tilsit, signé le 8 juillet 1807, eut pour conséquence le démembrement de la Prusse. Il fut en outre l’occasion d’accords secrets liant la France et la Russie.

La 5e coalition eut pour protagonistes l’Angleterre et l’Autriche. La guerre se déroula en 1809. Tandis que les combats se poursuivent en Espagne, avec des fortunes diverses, Anglais et Autrichiens vont vainement tenter d’en profiter pour arriver à leurs fins : la chute de Napoléon. Ils vont l’attaquer un peu partout, sur terre comme sur mer, en Bavière, en Autriche, en Hongrie, en Italie. Après une nouvelle série de batailles, dont les principales furent celles d’Eckmühl (22 avril : victoire de Napoléon sur Charles de Habsbourg) et de Wagram (5 et 6 juillet : nouvelle victoire de Napoléon sur Charles de Habsbourg), la paix de Vienne du 14 octobre 1809 mit fin à cette nouvelle guerre.

La 6e coalition groupa l’Angleterre, la Russie, la Prusse, la Suède, l’Autriche, les principautés allemandes. Les campagnes d’Allemagne et de France permirent aux Alliés d’atteindre enfin leur but : l’abdication de Napoléon.

La 7e coalition réunit les mêmes puissances qui remportèrent la victoire définitive de Waterloo.

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