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JEANNE D’ARC


JEANNE D’ARC
JEANNE D’ARC

JEANNE D’ARC (sainte). Héroïne française, surnommée la Pucelle d’Orléans, morte brûlée vive à Rouen, sur la place du Vieux-Marché, le 30 mai 1431. Née à Domrémy (aujourd’hui Domrémy-la-Pucelle, dans les Vosges) vers 1412, issue d’une famille de paysans, très pieuse, elle vit à plusieurs reprises apparaître saint Michel et entendit des voix qui la pressaient de sauver la France de l’invasion anglaise. Dès 1428, elle demanda à Robert de Baudricourt, capitaine de Vaucouleurs, de lui fournir une escorte pour rejoindre le roi de France Charles VII à Chinon. Baudricourt n’accéda à ses désirs qu’en 1429, à l’époque du siège d’Orléans par les Anglais. Arrivée auprès du roi le 13 février, elle obtint sa confiance en le reconnaissant alors qu’il s’était dissimulé parmi ses courtisans, le persuada de la réalité de sa mission, obtint une armée à laquelle se joignirent :

  • Étienne de Vignolles, dit La Hire ;
  • Ambroise de Loré, baron d’Yvré ;
  • Jean Poton, seigneur de Xaintrailles, futur maréchal de France ;
  • un prince de la cour, le duc d’Alençon ;
  • Bueil et Gilles de Rais.

Entrée dans Orléans le 29 avril, la Pucelle emporta en quatre jours les principales bastilles, dont celle des Tourelles, à l’attaque de laquelle elle fut blessée. Ainsi dégagée, Orléans pouvait enfin se ravitailler. Le 8 mai, les Anglais de Suffolk et de l’homme de guerre John Talbot, futur 1er comte de Shrewsbury, déguerpirent. Jeanne d’Arc, accompagnée par Arthur III de Bretagne, comte de Richemont, rencontra ensuite une armée anglaise commandée par Talbot le 18 juin 1429, à Patay, près d’Orléans. Les Français, parmi lesquels figuraient Jean Dunois, comte de Longueville, dit le Bâtard d’Orléans, La Hire, Loré et Xaintrailles, battirent ce jour-là les Anglais et firent prisonnier Talbot. Ce furent ensuite les prises d’Auxerre, de Troyes et de Châlons. Jeanne d’Arc s’ouvrait ainsi la route de Reims. Elle y fit sacrer le roi en juillet 1429. Elle essaya ensuite, vainement, de reprendre Paris, se faisant blesser le 8 septembre à la porte Saint-Honoré. S’étant repliée, elle échoua devant La Charité-sur-Loire. Elle prit Compiègne mais fut capturée, lors d’une sortie, par les Bourguignons de Jean de Luxembourg-Ligny, comte de Saint-Pol, qui, pour 10 000 écus d’or, la vendit aux Anglais. Ceux-ci la déférèrent devant un tribunal ecclésiastique présidé par l’évêque de Beauvais, Pierre Cauchon, une créature d’Isabeau de Bavière, elle-même toute dévouée au frère du roi d’Angleterre, John de Lancastre, duc de Bedford. Jugée comme hérétique et sorcière et comme relapse (pour s’être rétractée après avoir, dans un moment de faiblesse, accepté d’abjurer), elle fut condamnée à être remise au bras séculier et à être brûlée vive. En 1450, Charles VII, qui l’avait lâchement abandonnée à son sort, fit procéder à une enquête qui aboutit à un procès de réhabilitation en 1456. En 1909, Jeanne d’Arc fut béatifiée et canonisée en 1920. Elle est fêtée le 2e dimanche de mai. Jeanne d’Arc continue à personnifier le patriotisme français et le courage. On connaît sa fière réplique à ceux qui lui demandaient pourquoi elle avait porté son étendard à l’église lors du sacre de Reims : « Il avait été à la peine, il était juste qu’il fût à l’honneur. » À Pierre Cauchon qui lui demandait si elle pensait être en état de grâce elle répondit : « Si je n’y suis, que Dieu m’y mette ; si j’y suis, que Dieu m’y tienne. » Quant au courage de Jeanne, il est symbolisé par cette fameuse déclaration anglaise : « Nous avons brûlé une sainte ! »

Bibliographie :

  • Jules Quicherat, Procès de condamnation et de réhabilitation de Jeanne d'Arc, 1841-1849, 5 volumes ; Aperçus nouveaux sur l'histoire de Jeanne d'Arc, 1850 ; Jules Quicherat fait état d'une aventurière qui réussit à se faire passer pour Jeanne d'Arc : voir Armoises (Claude, dite Jeanne, des) ;
  • Pierre Champion, Procès de condamnation, 1920 ;
  • Édouard de La Barre Duparcq, Histoire militaire des femmes, Paris, 1873 ;
  • Colonel Hardy de Périni, Batailles françaises, Châteauroux, A. Majesté et L. Bouchardeau, 1844, première série, 1214 à 1559.

Iconographie :

  • Tableaux : tableaux de Paul Delaroche (1824), d'Eugène Deveria (1831, musée d'Angers), d'Ingres (1854), de Bastien-Lepage (1880), Entrée de Jeanne d'Arc à Orléans, de Scherrer (1887), Jeanne d'Arc à Reims, peinture murale de Lenepveu (au Panthéon), Jeanne d'Arc devant Charles VII, février 1429, de Dominique-Louis Papety, vers 1837 (musée des Beaux-Arts d'Orléans), Vierge de Pitié entre Jeanne d'Arc et Charles VII en prière de François Quesnel le Jeune, fin du XVIIe siècle (musée historique et archéologique de l'Orléanais), Jeanne d'Arc entendant les voix, d'Henri-Jean-Guillaume Martin, dit Henri Martin (musée des Beaux-Arts d'Orléans), Le départ de Vaucouleurs, d'Edgar Maxence, 1944 (musée des Beaux-Arts d'Orléans)
  • Statues : statues de Barrias à Rouen, de Gois (1804) à Orléans, de la princesse Marie d'Orléans, de Rude (1852) au Louvre, de Chapu (1872) au Luxembourg, de Frémiet (1874) sur la place des Pyramides à Paris, de Roulleau à Chinon, de Paul Dubois (1889) à Reims et sur la place Saint-Augustin à Paris, de Réal del Sarte à Rouen (1928)

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Jeanne d'Arc à Orléans
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