MOREAU (Jean-Victor). Général français (Morlaix, Finistère 1763 – Laun, aujourd'hui Louny, République tchèque 1813). Engagé volontaire en 1791, il devint général dès 1793. Il perdit la bataille de Pirmasens, en Rhénanie-Palatinat, le 14 septembre 1793, contre les Prussiens, commandés par le duc Charles-Guillaume-Ferdinand de Brunswick. Le 18 mai 1794, il participa, avec Jourdan et les généraux Bonneau et Souham, à la victoire française de Tourcoing sur l’armée britannique du duc Frédéric d’York et les Autrichiens de Saxe-Cobourg. Mis à la tête de l’armée de Rhin-et-Moselle en 1796, il vainquit Charles de Habsbourg (l’archiduc Charles) à Ettlingen, dans le pays de Bade, le 9 juillet 1796. Il fut moins heureux en Italie :
- bataille de Magnano (5 avril 1799, près de Mantoue) : victoire des Autrichiens du baron de Kray sur les Français, commandés par le général Schérer ;
- bataille de Cassano d’Adda (27 avril 1799, dans la province de Milan) : victoire du feld-maréchal russe Souvorov et du baron autrichien Melas sur les Français, commandés par Moreau ;
- bataille de Novi Ligure (15 août 1799, au Piémont) : victoire des Autrichiens et des Russes, commandés par Souvorov, sur les Français commandés par Joubert, puis, après la grave blessure de ce dernier, par Moreau.
En 1800, il s’illustra aux batailles suivantes :
- Stockach (3 mai, en Bade-Wurtemberg) : victoire du général Lecourbe et de Moreau sur les Autrichiens de Kray ;
- Höchstäedt (19 juin, en Bavière, au nord-ouest d’Augsbourg) : victoire de Moreau, à la tête de l’armée du Rhin, et de Lecourbe sur Kray ;
- Hohenlinden (3 décembre, à l’est de Munich) : victoire de Moreau et de l’armée du Rhin sur les Autrichiens de l’archiduc Jean et du feld-maréchal Schwarzenberg.
Il ne tarda pas à s’opposer vivement à Bonaparte, se rapprocha des royalistes de Cadoudal et de Pichegru et fut arrêté en 1804. Il s’exila un temps aux Etats-Unis d’Amérique. Il revint en Europe, appelé par le tsar Alexandre Ier Pavlovitch qui en fit son conseiller militaire. À la bataille de Dresde (26 et 27 août 1813, en Saxe, sur l’Elbe : victoire de Napoléon Ier sur les Alliés, Russes, Prussiens et Autrichiens, commandés par Schwarzenberg), il combattit dans les rangs des Russes et fut mortellement blessé, le 1er jour de la bataille, par un boulet qui lui emporta les deux jambes. Il mourut à Louny (République tchèque) le 2 septembre 1813.
Bibliographie : E. Picard, Moreau et Bonaparte (1906).
