SOUVOROV (ou Souvarov) (Aleksandr Vassilievitch). Feld-maréchal russe (Moscou 1729 – Saint-Pétersbourg, Russie 1800). Il participa à la guerre de Sept Ans, et notamment à la bataille de Kunersdorf (aujourd’hui Kunowice, en Pologne), le 12 août 1759, qui vit la victoire des Austro-Russes, commandés par le feld-maréchal autrichien Gideon Ernst von Laudon et le comte Saltykov, sur les Prussiens de Frédéric II le Grand. Il fut nommé colonel en 1762. En 1768, lors de l’insurrection polonaise, il prit d’assaut Cracovie. Il se distingua ensuite lors de la guerre russo-turque de 1768-1774. Promu général commandant l’infanterie et nommé gouverneur de Crimée, il vainquit les Turcs en 1787 à Fokchany (ou Focsani), au nord-est de Bucarest, et à Kinbourn, en Ukraine. En décembre 1788, il contribua à la victoire des Russes et des Autrichiens sur les Turcs du sultan Abdul-Hamid Ier à Otchakov (forteresse de Crimée, près d’Odessa). Il vainquit encore les Turcs en 1789 sur le Rymnik, rivière d’Ukraine, dans la région d’Izmaïl. En 1794, il réprima le soulèvement de la Pologne, battant l’officier et patriote polonais Kosciuszko le 10 octobre à Maciejowice, près de Varsovie, et fut nommé feld-maréchal. Mis à la tête des troupes alliées (Russes et Autrichiens), il dirigea la campagne contre les Français en Italie du Nord :
- Cassano d’Adda (27 avril 1799, sur l’Adda, affluent du Pô) : victoire, avec le baron autrichien Melas, sur Moreau ;
- Trébie (17 au 19 juin 1799, affluent rive droite du Pô) : demi-victoire sur Macdonald qui, avec moins de 30 000 hommes, résista pendant trois jours aux 50 000 hommes de Souvorov qui aurait déclaré : « Encore un succès comme celui-ci, et nous aurons perdu la péninsule » ;
- Novi Ligure (15 août 1799, au Piémont, au pied de l’Apennin) : victoire sur Barthélemy-Catherine Joubert et Moreau.
Cette campagne lui valut le titre de prince d’Italie. On lui demanda d’envahir la Suisse. Après avoir battu le général Lecourbe à Airolo, au pied du Saint-Gothard, le 23 septembre 1799, il dut cependant se replier, l’armée de Korsakov, qu’il devait rallier, ayant été battue par Masséna à Zurich le 25 septembre. Il a laissé un ouvrage intitulé La Science de la victoire.