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NEY


NEY (Michel, duc d’Elchingen, prince de la Moskova). Maréchal français (Sarrelouis, Allemagne 1769 – Paris 1815). Il s’engagea dans l’armée en 1788. Capitaine en 1794, il fut nommé général de brigade dès 1796. Cette année-là, celui que l’on surnomma « le Brave des braves » combattit à la bataille d’Altenkirchen, en Rhénanie-Palatinat, le 4 juin : victoire de Kléber sur les Autrichiens. Le 17 août 1799, sur les bords de l’Aar, rivière de Suisse, il vainquit, avec le général Heudelet de Bierre, l’archiduc autrichien Charles de Habsbourg qui voulait tenter le passage de la rivière. Sous les ordres de Moreau, il se distingua particulièrement à Hohenlinden, en Bavière, le 3 décembre 1800 : victoire de l’armée du Rhin sur les Autrichiens de l’archiduc Jean et du feld-maréchal Schwarzenberg. Fait maréchal en 1804, il remporta deux grandes batailles en 1805 :

  • Elchingen (14 octobre, en Bavière) : victoire sur les Autrichiens commandés par le général Mack ; cette victoire, qui devait décider du sort de la bataille suivante, valut à Ney le titre de duc d’Elchingen ;
  • Ulm (20 octobre, en Bade-Wurtemberg) : victoire sur Schwarzenberg ; cette victoire entraîna la capitulation du général Mack et de ses 30 000 hommes qui défilèrent devant Napoléon Ier.

En 1806-1807, il participa brillamment aux trois grandes batailles suivantes :

  • Iéna (14 octobre 1806, en Thuringe, sur la Saale) : éclatante victoire de Napoléon sur les Saxons et les Prussiens ;
  • Eylau (7 et 8 février 1807, en Russie, dans l’ancienne Prusse-Orientale) : victoire de Napoléon sur les Russes et sur les Prussiens ;
  • Friedland (14 juin 1807, dans l’ancienne Prusse-Orientale) : éclatante victoire de Napoléon sur les Russes commandés par Bennigsen et le général Korsakov.

Il fut ensuite envoyé en Espagne en 1808 et occupa la Galice et les Asturies. En 1812, il fit la campagne de Russie et se couvrit de gloire à :

  • Smolensk (17 et 18 août, sur le Dniepr) : victoire de Napoléon sur Bagration et Barclay de Tolly ;
  • Valoutina (19 août, au lendemain de la bataille précédente) : victoire de Ney sur le général-major Touczkoff III et Barclay de Tolly ;
  • Borodino (7 septembre, sur la Moskova) : victoire de Napoléon sur Bagration, qui y trouva la mort, et Barclay de Tolly, sous les ordres de Koutouzov ; c’est après cette bataille que Ney fut fait prince de la Moskova ;
  • Viazma (3 novembre, entre Smolensk et Moscou) ;
  • Bérézina (27 au 29 novembre) : passage de cette rivière de Biélorussie, par un froid de vingt-six degrés au-dessous de zéro, que Ney et bien d’autres, notamment le général polonais Jan Henry Dabrowski, Maison, Perrin, dit Victor, couvrirent courageusement.

Lors de la campagne d’Allemagne de 1813, on retrouve Ney dans tous les grands moments :

  • Lützen (2 mai, en Saxe, au sud-ouest de Leipzig) : victoire de Napoléon sur les Russes et sur les Prussiens ;
  • Bautzen (20 mai, en Haute-Lusace) : victoire de Napoléon sur les Prussiens et les Russes commandés par le prince de Sayn-Wittgenstein et Blücher, en présence d’Alexandre Ier Pavlovitch ;
  • Dresde (26 et 27 août, en Saxe, sur l’Elbe) : victoire de Napoléon sur les Russes, les Prussiens et les Autrichiens commandés par Schwarzenberg ;
  • Dennewitz (6 septembre, dans le Brandebourg) : défaite de Ney contre le général prussien Friedrich Wilhelm Bülow et Bernadotte (futur roi de Suède Charles XIV) ;
  • Leipzig (16 au 19 octobre) : bataille « des nations » perdue par Napoléon contre les Autrichiens, les Prussiens, les Russes et les Suédois, commandés par Schwarzenberg.

Ney fut tout le temps aux côtés de l’Empereur pendant la campagne de France :

  • La Rothière (1er février 1814, tout près de Brienne) : défaite de Napoléon contre les Prussiens de Blücher, les Russes de Sacken et les Autrichiens de Schwarzenberg ;
  • Champaubert (10 février 1814, dans la Marne) : victoire de Napoléon sur les Russes, commandés par le général Olsufiev, qui fut fait prisonnier avec son état-major ;
  • Montmirail (11 février 1814, dans la Marne, au sud-ouest d’Épernay) : victoire de Napoléon sur le prince von der Osten-Sacken, feld-maréchal russe ;
  • Château-Thierry (12 février 1814, dans l’Aisne, sur la Marne) : victoire de Napoléon sur le général prussien Yorck, comte de Wartenburg, commandant 18 000 Prussiens et 12 000 Russes ;
  • Craonne (6 et 7 mars 1814, dans l’Aisne, près de Laon) : victoire de Napoléon sur Blücher ;
  • Laon (10 mars 1814) : défaite de Napoléon contre Blücher ;
  • Arcis-sur-Aube (20 et 21 mars 1814, dans l’Aube, près de Troyes) : bataille indécise entre l’Empereur, disposant de 22 000 hommes, et Schwarzenberg, à la tête d’une armée austro-russe de 90 000 mille hommes.

Ney fut de ceux qui poussèrent Napoléon à abdiquer. Il se rallia à Louis XVIII qui le fit pair de France et gouverneur de Besançon. Lorsque l’Empereur débarqua dans le sud de la France, le roi chargea Ney d’aller à sa rencontre et de l’arrêter. Au moment décisif, il n’osa pas le faire et au contraire se rallia avec ses troupes à Napoléon. À la fin des Cent-Jours, il montra un courage indescriptible, d’abord à la bataille de Quatre-Bras (sur la commune belge de Baisy-Thy, dans le Brabant), le 16 juin 1815, et ensuite et surtout à Waterloo, le 18 juin 1815. Ney fut arrêté et comparut pour trahison devant la Chambre des pairs. Condamné à mort, il fut aussitôt fusillé, le 7 décembre 1815, à Paris.

Il eut quatre fils dont :

  • Napoléon-Joseph Ney, 2e prince de la Moskova (1803 - 1857), qui servit en qualité d'officier dans la conquête de l'Algérie, qui fut sénateur sous Napoléon III et général de brigade ;
  • Michel-Louis-Félix Ney, 2duc d'Elchingen (1804 - 1854), qui fut aide de camp du duc de Nemours, se distingua en Algérie et périt du choléra au commencement de la guerre de Crimée ;
  • Napoléon-Edgar Ney, 3prince de la Moskova (1812 - 1882), qui fut aide de camp de Napoléon III et participa à la campagne d'Italie de 1859.

Iconographie : statue de Ney, par Rude (1853), place de l'Observatoire à Paris.

Bibliographie :

  • H. Bonnal, La Vie militaire du maréchal Ney (1910-1914) ;
  • Frédéric Hulot, Le Maréchal Ney, Paris, Pygmalion, 2000 ;
  • Éric Perrin, Le Maréchal Ney, Paris, Perrin, 1993 ;
  • R. Floriot, La Condamnation du maréchal Ney (1954).
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