CHARLES XIV (ou Charles-Jean) (Charles-Jean-Baptiste Bernadotte). Maréchal français et roi de Suède (Pau, Pyrénées-Atlantiques 1763 – Stockholm 1844). Soldat en 1780, lieutenant en 1791, général de brigade en 1794, il se distingua à la bataille de Fleurus, en Belgique, le 26 juin 1794 : victoire décisive du futur maréchal Jean-Baptiste Jourdan, aidé du général de division Jean-Baptiste Kléber, qui commandait l’aile gauche, sur les Autrichiens et les Hollandais, commandés par le duc Frédéric Josias de Saxe-Cobourg. En 1797, il servit sous Bonaparte en Italie, puis fut ambassadeur à Vienne l’année suivante. Ministre de la Guerre en 1799, il refusa de participer au 18 Brumaire. Il fut fait maréchal et gouverneur de Hanovre en 1804 et se distingua à Austerlitz, en Moravie, le 2 décembre 1805 (brillante victoire de Napoléon Ier sur l’armée austro-russe commandée par Alexandre Ier Pavlovitch et François II). Il fut nommé prince de Pontecorvo en 1806 et remporta la même année les victoires de :
- Halle, en Saxe-Anhalt, le 17 octobre, sur les Prussiens du prince de Wurtemberg ;
- Lübeck, dans le Schleswig-Holstein, les 6 et 7 novembre, sur les Prussiens et les Suédois.
Le 25 janvier 1807, il battit les Russes, commandés par le général Markov, à Mohrungen, en Pologne. Le 5 juin 1807, il vainquit les Russes et les Prussiens à Spanden et fut blessé dans la bataille d’une balle à la gorge. Il participa à la victoire de Napoléon sur les Autrichiens à Wagram, dans la plaine du Marchfeld, les 5 et 6 juillet 1809. Après cette bataille, il se brouilla avec Napoléon. Les Suédois, qui avaient apprécié sa politique à leur égard, lui offrirent le trône en 1810. Élu prince royal de Suède en août 1810, il fut adopté par le roi Charles XIII et s’installa en Suède avec l’accord de Napoléon. Les difficultés créées à la Suède par le blocus continental l’incitèrent à se détourner de la France et à s’allier, en 1812, au tsar Alexandre Ier. Généralissime de la coalition, il battit, avec le général prussien Bülow, le maréchal Oudinot à Grossbeeren, en Prusse, le 23 août 1813. Il vainquit ensuite, le 6 septembre 1813, avec Bülow, le maréchal Ney à Jüterborgk, au sud de Berlin (bataille connue traditionnellement sous le nom de bataille de Dennewitz). Il joua enfin contre Napoléon un rôle décisif à la bataille de Leipzig (la « bataille des nations »), en Saxe, du 16 au 19 octobre 1813, qui vit la victoire des Alliés (Autrichiens, Prussiens, Russes et Suédois), commandés par le prince Karl-Philipp Schwarzenberg. Après une campagne au Holstein, il signa avec le Danemark la paix de Kiel en 1814, par laquelle la Norvège revenait à la Suède. Il devint roi de Suède en 1818, fondant l’actuelle dynastie.
Bibliographie :
- P. de Pressac, Bernadotte, un roi de Suède français (1942) ;
- T. Hôger, Bernadotte, maréchal de France (traduction française 1943) ;
- Ernouf, Bernadotte, ambassadeur à Vienne (1853) ;
- Casati de Casatis, Bernadotte ambassadeur à Vienne et ministre de la Guerre (1898) ;
- Coquelle, L'élection de Bernadotte (1906) ;
- Pingaud, Bernadotte et Napoléon (1933).