CHARLES DE HABSBOURG (dit « l’archiduc Charles »). Général autrichien, 3e fils de l’empereur Léopold II et frère de François II (Florence, Italie 1771 – Vienne 1847). Il fut à la tête des troupes autrichiennes lors de nombreuses batailles entre 1792 et 1799 :
- Jemappes (autrefois Jemmapes, 6 novembre 1792, en Belgique) : victoire de Dumouriez sur le feld-maréchal François de Croix, comte de Clerfayt, et le général Jean-Pierre de Beaulieu, sous les ordres de l’archiduc Charles ;
- Neerwinden (18 mars 1793, en Belgique) : victoire de Charles, avec le duc Frédéric Josias de Saxe-Cobourg, sur Dumouriez ;
- Wattignies-la-Victoire (16 octobre 1793, dans le Nord) : victoire de Jourdan sur Charles et le duc de Saxe-Cobourg ;
- Tourcoing (18 mai 1794, dans le Nord) : victoire de Jourdan, Moreau, Bonneau et Souham sur les Britanniques du duc d’York et les Autrichiens du duc de Saxe-Cobourg ; une mauvaise coordination des troupes alliées, marquée notamment par l’inaction de l’archiduc Charles et du général Kinski, fit que les Français, pourtant moins nombreux (70 000 contre 100 000), eurent sans cesse dans cette bataille l’avantage du nombre ;
- Fleurus (26 juin 1794, en Belgique) : victoire décisive de Jourdan et de Kléber sur Charles et le duc de Saxe-Cobourg ;
- Ettlingen (9 juillet 1796, en Allemagne, près de Karlsruhe) : victoire de Moreau sur Charles ;
- Amberg (24 août 1796, en Bavière) : victoire de Charles sur Jourdan ;
- Wurtzbourg (3 septembre 1796, en Bavière) : victoire de Charles, aidé du baron Paul de Kray et de Wartensleben, sur Jourdan ;
- Tagliamento (16 mars 1797, en Italie du Nord) : victoire de Bonaparte sur Charles ;
- Stockach (25 mars 1799, en Bade-Wurtemberg) : victoire de Charles sur Jourdan ;
- Zurich (7 juin 1799) : victoire de Masséna sur Charles ;
- Aar (17 août 1799, en Suisse) : victoire de Ney et Heudelet de Bierre sur Charles qui voulait tenter le passage de l’Aar (affluent rive gauche du Rhin).
À la suite de dissensions avec les généraux russes, l’archiduc Charles fut privé de son commandement. On le retrouve en 1805 en Italie où il est défait à deux reprises par le maréchal Masséna :
- à Caldiero, en Vénétie, le 30 octobre ;
- à Tagliamento, le 12 novembre (victoire de Masséna et de Jean-Louis-Brigitte d’Espagne).
Devenu ministre de la Guerre en 1806, il réorganisa l’armée autrichienne. Il fit tout son possible pour empêcher la défaite de son pays en 1807-1809, mais se heurta à l’incapacité et à la mauvaise volonté des chefs placés sous ses ordres. À Landshut, en Bavière, ce fut le général Jean de Hiller qui céda devant Napoléon Ier le 21 avril 1809. Le lendemain, à Eckmühl, le général François-Séraphin de Rosenberg ne lui permit pas d’éviter la défaite. Le surlendemain, à Ratisbonne, ce fut une nouvelle défaite contre Napoléon. Il fut plus heureux à Aspern, le 22 mai 1809, lors de la grande bataille d’Essling que seuls les Français considèrent comme une victoire. La carrière de l’archiduc se termina à Wagram, les 5 et 6 juillet 1809 : victoire éclatante et coûteuse de Napoléon sur les Autrichiens de l’archiduc ; ce dernier fut blessé. Il donna dès lors sa démission et vécut dans la retraite. Il a laissé divers ouvrages militaires : Grundsätze der Strategie (1814), Geschichte des Feldzugs von 1799 (1819).
Bibliographie :
- H. von Zeissberg, Erzherzog Carl von Oesterreich, ein Lebensbild (1895) ;
- M. von Angeli, Erzherzog Carl von Oesterreich als Feldherr und Heeresorganisator (1896-1897).