SOULT (Nicolas Jean de Dieu). Maréchal français (Saint-Amans-la-Bastide, aujourd’hui Saint-Amans-Soult, Tarn 1769 – Saint-Amans-la-Bastide 1851). Engagé en 1785, il se distingua dans la plupart des campagnes de la Révolution et de l’Empire. Adjudant général, il gagna le grade de général par son action à la bataille de Fleurus, en Belgique, le 26 juin 1794, qui vit la victoire de Jourdan et de Kléber sur les Autrichiens et les Hollandais. Il participa à la bataille d’Altenkirchen, en Rhénanie-Palatinat, le 4 juin 1796 : victoire de Kléber sur les Autrichiens, commandés par le duc de Wurtemberg. Il commandait l’avant-garde française à la bataille de Stockach, dans le Bade-Wurtemberg, le 25 mars 1799 (victoire de l’archiduc d’Autriche Charles de Habsbourg sur Jourdan). Il gagna la bataille de Donauwoerth, en Bavière, sur le général autrichien Mack, le 6 octobre 1805. À Austerlitz (2 décembre 1805, en Moravie), le maréchal Soult, commandant le centre du dispositif français, enfonça le centre ennemi sur le plateau de Pratzen, ce qui lui valut d’être salué par l’Empereur comme « le premier manœuvrier de l’Europe ». Il se distingua également à Iéna, le 14 octobre 1806, en Thuringe, sur la Saale (victoire de Napoléon Ier sur les Saxons et les Prussiens) et à Lübeck, les 6 et 7 novembre 1806, au Schleswig-Holstein (victoire de Bernadotte, futur roi de Suède Charles XIV, sur les Prussiens et les Suédois). Il participa à la bataille d’Eylau (aujourd’hui Bagrationovsk, en Russie) les 7 et 8 février 1807 (victoire de Napoléon sur les Russes et les Prussiens) et fut nommé gouverneur de la Vieille-Prusse et duc de Dalmatie. Envoyé en Espagne, il livra les batailles suivantes :
- Burgos (10 novembre 1808, en Castilla-León) : victoire, avec le maréchal Jean-Baptiste Bessières, futur duc d'Istrie, sur l’armée espagnole d’Estrémadure commandée par le marquis de Belvédère ;
- La Corogne (16 janvier 1809, en Galice) : bataille indécise livrée aux Anglais commandés par le général Moore ;
- Ocaña (18 novembre 1809, en Castilla-La Mancha) : victoire du roi Joseph Bonaparte et des maréchaux Mortier et Soult sur les Espagnols commandés par le général Areizaga ;
- Albuera (16 mai 1811, en Estrémadure, près de Badajoz) : défaite contre les Anglo-Portugais, commandés par le général Beresford.
Rentré en France par suite de son opposition à Joseph Bonaparte, il prit part à la victoire de Napoléon sur les Prussiens et les Russes, commandés par Sayn-Wittgenstein et Blücher, à Bautzen, en Haute-Lusace, les 20 et 21 mai 1813. Il fut renvoyé en Espagne après la victoire britannique de Vitoria (21 juin 1813) et parvint à freiner l’avance de Wellington, malgré les défaites d’Orthez (27 février 1814) et de Toulouse (10 avril 1814). Rallié aux Bourbons, il fut fait pair de France et ministre de la Guerre par Louis XVIII. Pendant les Cent-Jours, il prit parti pour Napoléon et participa à la bataille de Waterloo, le 18 juin 1815, où il fut probablement l’un des responsables du désastre par son ineptie dans la transmission des ordres. Banni lors de la seconde Restauration, il revint en France en 1819 et fut réintégré à la Chambre des pairs en 1827. Rallié à la monarchie de Juillet, il fut ministre de la Guerre de 1830 à 1831 et président du Conseil de 1832 à 1834 et de 1840 à 1847. Il a laissé des Mémoires (1854).
Bibliographie :
- A. Sallé, Vie politique du maréchal Soult (1834) ;
- P. Combes, Souvenirs anecdotiques sur le maréchal Soult (1854).