CONDÉ (Louis II de Bourbon, prince de). Quatrième prince de Condé, dit « le Grand Condé » (Paris 1621 – Fontainebleau, Seine-et-Marne 1686). Il fut chargé, à vingt-deux ans, du commandement des armées du Nord contre les Espagnols, lors de la guerre de Trente Ans. Il vainquit le comte de Fontaines (Don Pedro Henriquez d’Azevedo, comte de Fuentes) et Don Francisco de Mello le 19 mai 1643 à Rocroi, dans les Ardennes. Envoyé sur le Rhin avec Turenne, il gagna avec lui les batailles de :
- Fribourg-en-Brisgau (3 au 5 août 1644, en Bade-Wurtemberg) : victoire sur le feld-maréchal bavarois François de Mercy ;
- Nördlingen (3 août 1645, en Souabe) : victoire sur Mercy et Johann von Weerdt.
Il fit ensuite campagne en Flandre, prit Dunkerque en 1646 et, avec le maréchal de Gramont, battit l’archiduc Léopold et les Impériaux à Lens le 20 août 1648. Cette victoire hâta la conclusion des traités de Westphalie qui mirent fin à la guerre de Trente Ans. Lors de la Fronde, il oscilla entre les deux partis. S’étant rapproché des frondeurs, il fut emprisonné à Vincennes. Libéré, il prit la tête de la Fronde des princes. Il fut alors battu à deux reprises par Turenne :
- à Bléneau, dans l’Yonne, le 8 avril 1652 ;
- à la bataille du faubourg Saint-Antoine à Paris, les 1er et 2 juillet 1652.
Il passa alors dans les rangs espagnols. Avec l’aide des maréchaux La Ferté et d’Hocquincourt, Turenne le vainquit à Arras le 25 août 1654. Il remporta une victoire sur La Ferté le 16 juillet 1656 à Valenciennes. Le 14 juin 1658, la bataille des Dunes vit la victoire décisive des Français et des Anglais, commandés par Turenne, sur les Espagnols menés par Condé et le prince don Juan José d’Autriche. Le traité des Pyrénées lui assura son pardon. Il retrouva un commandement, fit la conquête de la Franche-Comté en 1668, participa à la guerre de Hollande. Le 11 août 1674, à Seneffe, en Belgique, il remporta une grande victoire sur le stathouder de Hollande, Guillaume III d’Orange-Nassau, futur roi d’Angleterre, d’Écosse et d’Irlande, le comte de Souches et le marquis d’Assentar. Le Grand Condé acheva sa vie à Chantilly où il s’entoura d’écrivains et de poètes.
Iconographie : portrait du Grand Condé par Juste d'Egmont (musée Condé, Chantilly).