Version mobile

 

logo-histoire-de-guerre

TRENTE ANS


TRENTE ANS (guerre de). Conflit armé à caractères politique et religieux né en Allemagne et qui s’étendit à l’échelle européenne dans la première moitié du XVIIe siècle. L’origine en fut l’antagonisme entre les princes allemands protestants qui s’étaient groupés dans l’Union évangélique(*) et l’autorité impériale catholique. Tout commença avec la défenestration de Prague : le 23 mai 1618, pour protester contre la fermeture d’un temple à Prague, deux représentants de l’empereur Mathias II et un secrétaire furent défenestrés par des insurgés protestants. Après l’avènement de Ferdinand II, la Bohême se révolta et choisit pour empereur l’électeur palatin Frédéric V. Les troupes de ce dernier, commandées par le prince Christian Ier d’Anhalt-Bernburg, furent vaincues le 8 novembre 1620 à la bataille de la Montagne Blanche, colline voisine de Prague, par le futur électeur de Bavière Maximilien Ier, allié de Ferdinand II, le comte Johann T’Serclaes de Tilly et le feld-maréchal autrichien Karl Bonaventura de Longueval. Frédéric V dut se réfugier dans les Provinces-Unies. Il fut remplacé à la tête des protestants par Christian IV de Danemark qui fut à son tour battu par T’Serclaes de Tilly à Lutter am Warenberg, en Allemagne, le 27 août 1626 et qui dut signer la paix de Lübeck de 1629. Les répressions sévères exercées par Ferdinand II contre les protestants relancèrent les hostilités avec l’intervention du roi de Suède Gustave II Adolphe. Ce dernier gagna les batailles de Breitenfeld, du 17 septembre 1631, du Lech, du 15 avril 1632, et de Lützen où il périt le 16 novembre 1632. Les Impériaux vainquirent à leur tour les Suédois à Nördlingen, en Bavière, le 6 septembre 1634 (victoire du futur empereur Ferdinand III de Habsbourg et du feld-maréchal autrichien Matthias Gallas sur l’armée suédoise de Bernard de Saxe-Weimar).

La France entra alors en lice en déclarant la guerre à l’Espagne. Après une série de revers, les Français triomphèrent à plusieurs reprises lors des grandes batailles suivantes :

  • Rocroi (19 mai 1643, dans les Ardennes) : victoire du duc d’Enghien, le futur Grand Condé, sur les Espagnols commandés par le comte de Fontaines (Don Pedro Henriquez de Azevedo, comte de Fuentes) et Don Francisco de Mello ;
  • Fribourg-en-Brisgau (3 au 5 août 1644, en Bade-Wurtemberg) : victoire du Grand Condé et de Turenne sur le feld-maréchal bavarois François de Mercy ;
  • Nördlingen (3 août 1645, en Bavière) : victoire de Condé et de Turenne sur Mercy.

Après l’invasion de Prague par les Suédois, l’empereur fut acculé à la paix et des négociations furent engagées dès 1644. Elles se terminèrent par les traités de Westphalie de 1648, dont l’un fut signé par les catholiques à Münster et l’autre, par les protestants, à Osnabrück. La France et la Suède en étaient les grands bénéficiaires, la France gagnant entre autres l’Alsace. La grande perdante était l’Allemagne, épuisée par cette guerre et assistant à l’affaiblissement du pouvoir impérial.

Liste alphabétique des grandes batailles de la guerre de Trente Ans : Breitenfeld, Carignan, Dessau, les Dunes, Fribourg-en-Brisgau, Guétaria, Jankow, Lech, Leipzig, Lemgo, Lutter am Warenberg, Lützen, Montagne Blanche, Nördlingen, Nuremberg, Pas de Suse, Rheinfelden, Rocroi, Tuttlingen.

(*) Ligue formée le 12 mai 1608 par plusieurs princes luthériens ou calvinistes d’Allemagne ; les catholiques ripostèrent à cette fondation par la constitution de la Sainte Ligue sous l’impulsion du duc de Bavière Maximilien Ier le Grand.

Partager sur :

Réagissez

Rechercher un document sur le site