PIRÉ (Hippolyte-Marc-Guillaume de Rosnivinen de). Général français (Rennes, Ille-et-Vilaine 1778 – Paris 1850). Au commencement de la Révolution, il émigra avec sa famille. Il servit dans l'armée des princes(*). Il participa à la bataille de Quiberon du 22 juillet 1795 qui vit la victoire du général Hoche sur 3 000 Anglais et émigrés français ; bien que blessé, il ne fut pas fait prisonnier et put rejoindre l'Angleterre. Après la pacification de la Vendée, il entra comme soldat dans la légion des hussards volontaires du Premier consul. Il y fut fait capitaine. Il se distingua à Austerlitz (2 décembre 1805, en Moravie, près de Brno), à Eylau (7 et 8 février 1807, dans l'ancienne Prusse-Orientale : victoire de Napoléon Ier sur les Russes et les Prussiens). Il fut nommé colonel après la bataille de Friedland (14 juin 1807, dans l'ancienne Prusse-Orientale : victoire de Napoléon sur les Russes). Il partit servir en Espagne en 1808. Il s'illustra à Somosierra, dans la sierra de Guadarrama, le 30 novembre 1808 : victoire de Napoléon et des maréchaux Victor et Bessières, futur duc d'Istrie, sur les Espagnols. De retour en France, il fut fait général de brigade et participa aux grandes batailles suivantes :
- Eckmühl (22 avril 1809, en Bavière : victoire de Napoléon sur les Autrichiens de Charles de Habsbourg) ;
- Ratisbonne (23 avril 1809, en Bavière : nouvelle victoire de Napoléon sur Charles de Habsbourg) ;
- Raab (14 juin 1809, en Hongrie orientale : victoire d'Eugène de Beauharnais sur les Autrichiens et les Hongrois) ;
- Wagram (5 et 6 juillet 1809, au nord-est de Vienne : victoire de Napoléon sur les Autrichiens).
Il participa à la campagne de Russie de 1812. Il fut fait général de division après la bataille de Dresde des 26 et 27 août 1813, en Saxe (victoire de Napoléon sur les Alliés : Russes, Prussiens, Autrichiens, commandés par le feld-maréchal Schwarzenberg). Lors de la campagne de France, il se distingua à :
- Brienne-le-Château (29 janvier 1814, dans l'Aube : victoire de Napoléon sur les Prussiens et les Russes commandés par Blücher) ;
- Nangis (17 février 1814, en Seine-et-Marne : victoire de Napoléon sur les Russes).
Mis en non-activité lors de la 1ère Restauration, il ne tarda pas à être rappelé au service lors des Cent-Jours et combattit aux batailles des Quatre-Bras (16 juin 1815) et de Waterloo (18 juin 1815). Le 1er juillet 1815, avec le général Exelmans, il vainquit une colonne de cavalerie prussienne à Rocquencourt, dans les Yvelines. À la seconde Restauration, il dut quitter la France. Il se retira d'abord en Allemagne, puis en Russie. L'amnistie de 1819 lui permit de rentrer en France. Il fut admis à la retraite en 1848.
(*) Armée des princes, ou armée de Condé : « corps de garde » créé par Louis-Joseph de Bourbon, prince de Condé, qui combattit contre les armées de la Révolution et qui se replia ensuite en Russie après le traité de Campoformio en 1797.