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VILLENEUVE


VILLENEUVE (Pierre-Charles de). Amiral français (Valensole, Alpes-de-Haute-Provence 1763 – Rennes, Ille-et-Vilaine 1806). Enseigne de vaisseau à bord du Marseillais, il participa à deux grandes batailles navales lors de la guerre d’Indépendance américaine :

  • Chesapeake (19 octobre 1781, baie des Etats-Unis d’Amérique, dans le Maryland et le nord de la Virginie) : victoire du comte de Grasse-Tilly, lieutenant général des armées navales, sur l’escadre anglaise de l’amiral Graves ;
  • îles des Saintes (12 avril 1782, entre l’île de la Basse-Terre de Guadeloupe et l’île de la Dominique) : victoire des Anglais, commandés par les amiraux Rodney et Hood, sur l’escadre française de Grasse-Tilly.

Contre-amiral en 1796, il participa à l’expédition d’Égypte. Le 1er août 1798, à Aboukir, près d’Alexandrie, Nelson détruisit la flotte française ayant transporté en Égypte l’armée de Bonaparte ; la flotte française était commandée par le comte Brueys d’Aigaïlliers, vice-amiral ; Villeneuve, qui commandait une division sur le Guillaume-Tell, ne se porta pas au secours de Brueys (Napoléon Ier dira plus tard qu’il a assisté au combat « en spectateur oisif »). En 1804, Napoléon, qui envisageait de débarquer en Angleterre, chargea Villeneuve, qui se trouvait à la Martinique, d’attirer Nelson vers les Antilles et de revenir aussitôt, accompagné de navires espagnols. Villeneuve appareilla en juin 1805 et fut suivi par Nelson. Au lieu de rallier Brest, comme le précisaient ses ordres, il alla se réfugier à Cadix. Nelson l’y attendit et Villeneuve dut engager la bataille de Trafalgar, entre Cadix et Tarifa, le 21 octobre 1805. La flotte franco-espagnole était composée de quarante navires et était commandée, conjointement avec Villeneuve, par le duc de Gravina. Nelson disposait de trente-deux bâtiments. Près de 5 500 Français et Espagnols périrent dans cette bataille, quatre fois plus que les Anglais. La flotte franco-espagnole perdit dix-huit vaisseaux. Nelson fut tué. Villeneuve fut fait prisonnier. Relâché peu après, il se suicida à Rennes en 1806.

Bibliographie : Étienne Taillemite, Dictionnaire des marins français, Tallandier, 2002.

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