NELSON (Horatio, vicomte). Amiral britannique (Burnham Thorpe, Angleterre 1758 – au large du cap de Trafalgar, Espagne 1805). Il n’avait que douze ans lorsqu’il entra dans la marine. Lieutenant en 1777, capitaine de vaisseau en 1779, il participa, sous les ordres de l’amiral Samuel Hood, aux sièges de Toulon, en 1793, de Bastia et de Calvi, en 1794. C’est à Calvi qu’il perdit l’usage de l’œil droit. Avec l’amiral John Jervis et le contre-amiral Parker, il vainquit la flotte espagnole de l’amiral José de Cordova le 14 février 1797 au cap Saint-Vincent, à l’extrémité sud-ouest du Portugal. À la suite de cette bataille, il fut fait contre-amiral et chevalier de l’ordre du Bain. En juillet 1797, il perdit le bras droit lors d'une expédition malheureuse contre Santa Cruz de Tenerife. Le 1er août 1798, à la tête d’une flotte de quinze bâtiments, il détruisit la flotte française ayant transporté en Égypte l’armée de Bonaparte à Aboukir, près d’Alexandrie. Après cette victoire, il fut couvert d’éloges et de cadeaux. Il reçut notamment du sultan une aigrette de diamants et du roi d’Angleterre le titre héréditaire de baron du Nil. Avec sir Hyde Parker, il battit la flotte danoise à Copenhague le 2 avril 1801. La flotte anglaise était forte de cinquante voiles, dont dix-sept vaisseaux de ligne. Elle avait été dispersée le 15 mars par une violente tempête, perdant même un vaisseau de soixante-quatorze canons. Cette victoire mit un terme au projet de « ligue de la neutralité armée », coalition de la Russie, du Danemark et de la France. Au cours de la bataille, Parker, se rendant compte de la résistance danoise et voyant que les vaisseaux anglais étaient trop endommagés dans leur gréement, donna l’ordre de cesser le combat ; Nelson, apercevant ce signal au mât du vaisseau amiral, se saisit de sa lunette et, la plaçant sur son œil borgne, dit froidement : « Je ne vois pas les signaux de Parker. » et il ordonna de continuer le combat à outrance. Sa dernière victoire fut sans doute la plus éclatante. Le 21 octobre 1805, à Trafalgar, cap de l’Espagne du Sud, au nord-ouest de Gibraltar, entre Cadix et Tarifa, il vainquit la flotte franco-espagnole, quarante navires aux ordres du vice-amiral Pierre-Charles de Villeneuve et de l’amiral de Gravina. Ce dernier fut blessé sur son navire, le Principe-de-Asturias, et devait ultérieurement (en 1806) succomber de ses blessures (selon une autre version, il aurait été fait prisonnier et se serait suicidé après sa libération). C’est ce qui arriva en tout cas à Villeneuve : fait prisonnier, et relâché peu après, il se suicida. Nelson, lui, périt en pleine bataille et fut remplacé par le vice-amiral Cuthbert, 1er baron Collingwood. Près de 5 500 Français et Espagnols périrent dans cette bataille, quatre fois plus que les Anglais. La flotte franco-espagnole perdit dix-huit vaisseaux.
Iconographie :
- statue de Nelson à Trafalgar Square, à Londres ;
- Mort de Nelson à Trafalgar, tableau de D. Dighton (National maritime museum, Londres).