REYNIER (Jean-Louis-Ebenezer, comte). Général du génie français d’origine suisse (Lausanne, Suisse 1771 – Paris 1814). Entré en 1790 à l’école des Ponts et Chaussées à Paris, il s’engagea comme volontaire dans le bataillon de la section du Théâtre-Français. Il servit d’abord à l’armée du Nord et fut promu général dès 1794. Bonaparte lui donna le commandement d’une division à l’armée d’Orient et il prit part à toutes les batailles de la campagne d’Égypte, notamment à celle des Pyramides et à celle d’Héliopolis (en égyptien « la ville du pilier »), aujourd’hui faubourg nord-est du Caire, le 20 mars 1800 : victoire du général Kléber sur l’armée turque d’Ibrahim Bey. Après l’assassinat de Kléber, il se trouva en complète opposition avec son successeur, Menou. Après la bataille de Canope, près d’Aboukir, où les Français furent vaincus, le 21 mars 1801, par le général anglais Abercromby, Menou dénonça Reynier comme le principal responsable de la défaite, le fit arrêter et embarquer pour la France. Il publia alors un ouvrage (De l’Égypte après la bataille d’Héliopolis et considérations générales sur l’organisation physique et politique du pays) où il critiquait sévèrement Menou. Le livre fut saisi. Reynier se battit en duel avec le général Destaing, aux ordres de Menou, et le tua. Bonaparte fit exiler Reynier mais le fit revenir quelques mois après pour lui confier le commandement en Italie. Il fit ensuite la campagne d’Espagne où il participa notamment à la bataille de Fuentes de Oñoro, au Portugal, près de la frontière espagnole, du 3 au 5 mai 1811 : défaite des Français du maréchal Masséna contre les Portugais et les Anglais commandés par Wellington. Il prit part à la campagne de Russie en 1812. Il fit enfin la campagne d’Allemagne, se battant notamment à Grossbeeren, près de Berlin, le 23 août 1813 (victoire de Bernadotte, futur roi de Suède Charles XIV, et du général prussien Friedrich Wilhelm Bülow sur le maréchal Oudinot). À Leipzig, en Saxe, près de l’Elster (16 au 19 octobre 1813 : défaite de Napoléon Ier contre les Autrichiens, les Prussiens, les Russes et les Suédois commandés par le prince Schwarzenberg), il fut fait prisonnier après avoir été abandonné par ses régiments saxons passés à l’ennemi. Échangé et rentré en France en février 1814, il mourut à Paris d’un accès de goutte quelques semaines après.