LEFEBVRE (François-Joseph). Maréchal et pair de France (Rouffach, Haut-Rhin 1755 – Paris 1820). Entré dans les Gardes françaises(*) en 1773, puis dans la Garde nationale parisienne au début de la Révolution, il participa, en 1794, aux batailles suivantes :
- Arlon (18 avril, dans la province belge de Luxembourg) : victoire du général Jourdan, commandant l’armée de Moselle, sur les Autrichiens ;
- Fleurus (26 juin, dans la province belge de Hainaut) : victoire de Jourdan et de Kléber sur les Autrichiens et les Hollandais commandés par le prince de Saxe-Cobourg ;
- Aldenhoven (2 octobre, en Rhénanie-du-Nord-Westphalie) : victoire de Jourdan sur les Autrichiens commandés par le comte de Clerfayt ; le général Lefebvre commandait l’avant-garde.
Il se distingua particulièrement à la bataille d’Altenkirchen, le 4 juin 1796, en Rhénanie-Palatinat, gagnée par Kléber sur les Autrichiens commandés par le duc de Wurtemberg. Il fit de même à la bataille de Stockach, dans le Bade-Wurtemberg, le 25 mars 1799 : victoire de l’archiduc d’Autriche Charles de Habsbourg sur Jourdan. Fait maréchal en 1804, il commanda l’infanterie de la Garde impériale à Iéna (14 octobre 1806, en Thuringe, sur la Saale) : victoire de Napoléon Ier sur les Saxons et les Prussiens. Il se battit en Espagne, remportant notamment la bataille d’Almaraz, en Estrémadure, sur le Tage, le 24 décembre 1809, sur un corps espagnol. Lors de la campagne de France, il fut présent à :
- Montmirail (11 février 1814, dans la Marne) : victoire de Napoléon sur le feld-maréchal russe Osten-Sacken ;
- Montereau-Fault-Yonne (18 février 1814, en Seine-et-Marne) : victoire de Napoléon sur le feld-maréchal autrichien Schwarzenberg ; Lefebvre commandait la vieille Garde.
Rallié aux Bourbons en 1814, ce qui lui valut la pairie, il se rallia ensuite à Napoléon aux Cent-Jours, ce qui lui valut la déchéance de la pairie, à laquelle il fut réintégré en 1819. Il avait épousé en 1783 une blanchisseuse de son régiment, la « Madame Sans Gêne » de Victorien Sardou.
(*) Gardes-françaises : créé en 1563, sous le nom de « gardes à pied », par le roi Charles IX, puis supprimé à la demande des huguenots, le corps des gardes-françaises fut bientôt rétabli ; il avait pour mission essentielle d’assurer la garde du roi et de la famille royale ; en cas de guerre, il constituait une troupe d’élite.
Bibliographie : J. Wirth, Le Maréchal Lefebvre (1904).