MURAT (Joachim). Maréchal français et roi de Naples à partir de 1808 (Labastide-Fortunière, aujourd’hui Labastide-Murat, Lot 1767 – Pizzo, Italie 1815). Il s’engagea dans l’armée en 1787. Officier en 1792, il fit partie de la Garde constitutionnelle de Louis XVI. Il devint aide de camp de Bonaparte lors de la 1ère campagne d’Italie et participa notamment aux batailles suivantes :
- Dego (14 et 15 avril 1796, dans la province de Savone) : victoire de Bonaparte sur les Autrichiens, commandés par le général Wukassovitch ;
- Mondovi (22 avril 1796, dans la province de Cuneo) : victoire de Bonaparte sur les Piémontais du baron de Colli ;
- Bassano del Grappa (8 septembre 1796, dans la province de Vicence) : victoire de Bonaparte sur les Autrichiens commandés par le général Wurmser.
Il accompagna Bonaparte en Égypte. Général de brigade, il combattit à la bataille des Pyramides (23 juillet 1798, à Embabeh, ou Imbaba, faubourg du Caire : victoire de Bonaparte sur les Mameluks de Murad Bey). Il commanda l’avant-garde à la victoire d’Aboukir, près d’Alexandrie, le 25 juillet 1799, sur l’armée turque de Mustapha Pacha. Après cette bataille, où il fut blessé d’une balle qui lui traversa les deux joues, il fut fait général de division. Rentré en France avec Bonaparte, il prit part activement au coup d’État du 18 Brumaire et devint commandant de la Garde consulaire. En 1800, il épousa une sœur du Premier consul, Caroline. Il participa à deux batailles en Italie :
- Turbigo (31 mai 1800, dans la province de Milan) : victoire de Bonaparte sur les Autrichiens ;
- Marengo (14 juin 1800, au Piémont, près d’Alessandria) : victoire de Bonaparte sur les Autrichiens commandés par le baron Melas.
Il fut fait maréchal en 1804 et prince d’Empire en 1805. Avec le maréchal Lannes, il vainquit les Autrichiens à Wertingen, en Bavière, le 8 octobre 1805. Il battit les Austro-Russes du prince Bagration à Amstetten, en Basse-Autriche, le 5 novembre 1805. Il commanda la cavalerie à la brillante victoire de Napoléon Ier à Austerlitz, en Moravie, le 2 décembre 1805. Il contribua à la victoire du maréchal Bernadotte (futur roi de Suède Charles XIV) sur les Prussiens et les Suédois à Lübeck, dans le Schleswig-Holstein, les 6 et 7 novembre 1806. Le 6 février 1807, il vainquit les Russes à Hof, en Haute-Franconie, avant de participer brillamment aux deux batailles décisives suivantes :
- Eylau (7 et 8 février 1807, près de Kœnisberg) : victoire de Napoléon sur les Russes et sur les Prussiens ; Murat fit une charge de cavalerie demeurée célèbre ;
- Friedland (14 juin 1807, dans l’ancienne Prusse-Orientale) : victoire de Napoléon sur les Russes commandés par les généraux Bennigsen et Korsakov.
Commandant en chef en Espagne en 1808, il réprima brutalement l’insurrection populaire du 2 mai à Madrid. Il s’attendait à être fait roi d’Espagne mais ce fut son beau-frère, Joseph Bonaparte, qui obtint le trône. Il fut alors fait roi de Naples en juillet 1808 sous le nom de Joachim Napoléon. Il fit la campagne de Russie et partagea avec les maréchaux Davout et Ney et le prince Poniatowski la gloire de la victoire de Borodino sur les Russes le 7 septembre 1812, sur la Moskova. Il fut battu par Bennigsen le 18 octobre 1812 à Tarutino, près de la frontière moldave. Avant de rentrer en France en décembre 1812, l’Empereur lui laissa le commandement. Il ne tarda pas à s’opposer violemment à Davout et quitta son poste en janvier 1813. Ayant regagné son royaume, il intrigua auprès de l’Autriche. Il accepta cependant de prendre part à la campagne d’Allemagne de 1813 et fut présent à :
- Dresde (26 et 27 août) : victoire de Napoléon sur les Alliés (Russes, Prussiens et Autrichiens commandés par Schwarzenberg) ;
- Leipzig (16 au 19 octobre, près de l’Elster) : défaite française contre les Alliés (Autrichiens, Prussiens, Russes et Suédois commandés par Schwarzenberg).
De retour dans son royaume, il signa avec l’Autriche et la Grande-Bretagne un traité qui, en échange de la garantie de son trône, lui enjoignait de fournir un contingent d’hommes contre Napoléon. Le congrès de Vienne ayant restitué le royaume de Naples aux Bourbons, il essaya vainement de soulever les nationalistes italiens, lors des Cent-Jours, les incitant à lutter pour leur indépendance. Il déclara la guerre à l’Autriche le 30 mars 1815 et gagna sur les Autrichiens la bataille de Cesena, en Émilie-Romagne. Après Waterloo, il se réfugia en Corse puis tenta un débarquement en Calabre. Il fut vaincu par les Autrichiens à Tolentino (province de Macerata) les 2 et 3 mai 1815. Trahi par Giuseppe Fieschi (futur auteur de l’attentat contre le roi Louis-Philippe Ier), il fut pris, condamné et fusillé, sur ordre de Ferdinand V, le 13 octobre 1815, à Pizzo.
Bibliographie : J. Dubreton, Murat (1944).