BOUVINES. Commune du département français du Nord, près de Lille, sur la Marcq. Victoire décisive du roi de France Philippe II Auguste sur l’empereur Othon IV de Brunswick, les milices des communes flamandes, le roi d’Angleterre Jean sans Terre, Renaud Ier de Dammartin, comte de Boulogne, et Ferdinand de Portugal, dit Ferrand, comte de Flandre et de Hainaut, le 27 juillet 1214. Philippe Auguste fut soutenu par le baron Matthieu de Montmorency, futur connétable de France, et par les contingents des communes de France, ce qui donna le caractère de victoire nationale à cette bataille qui marqua également le triomphe décisif de la royauté capétienne en Europe. Gaucher III de Châtillon, sénéchal de Bourgogne, se distingua dans l’action, ainsi que le vicomte Adam de Melun. L’aile droite française était commandée par l’évêque de Senlis, Guérin. Le chevalier français Guillaume des Barres faillit tuer Othon IV. Enguerrand III de Coucy, dit le Grand, combattit aux côtés de Philippe Auguste, ainsi que Philippe de Dreux, évêque de Beauvais. Albert de Saxe préféra se retirer avec ses 16 000 hommes sans combattre. Les Français tuèrent 25 000 hommes et firent 9 500 prisonniers ; ils perdirent 15 000 hommes dont 1 000 chevaliers. Renaud et Ferrand furent faits prisonniers, ainsi que Guillaume de Salisbury, Othon de Tecklenbourg et Conrad de Dortmund. Ferrand fut promené enchaîné dans les rues de Paris où l’on se moqua de Ferrand enferré. Il recouvra la liberté en cédant certaines villes de Flandre (Lille, Douai et L’Écluse) à Philippe Auguste et en se reconnaissant de nouveau son vassal. La bataille de Bouvines constitua la 1ère victoire réellement française face à une coalition européenne.
Bibliographie :
- Georges Duby, Le Dimanche de Bouvines (27 juillet 1214), Gallimard, 1985 ;
- Charles Malo, Champs de bataille de l'armée française, Paris, Hachette, 1901 ;
- Claude Merle, Dictionnaire des grandes batailles du monde européen, Paris, Pygmalion, 2009.