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ROHMER


ROHMER (Catherine)Vivandière(*) (Colmar, Haut-Rhin 1783 - Colmar ?). Elle participa activement à la guerre d'Espagne, à la bataille de Wagram, à la campagne de Russie de 1812, à la campagne de France de 1814, à la bataille de Waterloo du 18 juin 1815 et, pour finir, à la conquête de l'Algérie.

Cette héroïne était vivandière comme sa mère. Elle avait débuté dans les camps ; sous ses yeux son père, sergent, était mort à la prise de Calabre, et un boulet, à la bataille de Fleurus, avait emporté la tête de sa mère. À dix-neuf ans elle avait épousé François Girard, tambour-major à la 62e demi-brigade. Elle assista à la prise de Saragosse, servit au Portugal, revint à Barcelone. Déjà ses huit fils étaient nés et tous étaient enfants de troupe. D'Espagne elle courut avec son régiment à Wagram et reçut un coup de lance. Elle tint ensuite garnison à Vienne. De Vienne elle se rendit à Naples. Après plusieurs mois passés en Italie, on la renvoya en Espagne. Elle se distingua à la prise de Girone en portant secours aux blessés ; elle saisissait un fusil, faisait le coup de feu, donnait l'exemple avec autant de calme que de résolution. De Girone elle partit pour la Russie, traversa Varsovie, Cracovie, atteignit Moscou  : elle résista à tout, même au désastre de la Bérézina. De retour en France, on réorganisa son régiment. La campagne de France, en 1814, la compta encore parmi ses acteurs les plus intrépides ; on la remarqua aux batailles de Bar-sur-Aube, de Brienne-le-Château. Elle assista aux adieux de Fontainebleau et fit partie du petit bataillon de l'île d'Elbe. L'année suivante elle assista à la bataille de Waterlo.

Peu après son mari devint adjudant d'artillerie. Elle le suivit lors de l'expédition d'Espagne de 1823 ; mais un coup de feu abattit ce brave entre Barcelone et Gracia. Mariée en secondes noces en 1825 à Antoine Varin, sergent-major du génie, elle le suivit avec ses huit fils en Algérie. Elle assista aux prises d'Alger, de Bône, de Mascara, d'Oran, de Constantine. Au siège de cette dernière ville elle perdit son second mari et deux de ses fils. Elle fut blessée de deux coups de feu, reçu l'un à Bougie, l'autre à l'affaire de la Maison carrée. Cette vaillante femme mourut pauvre, dans un âge avancé.

(*) Au sens strict, marchande autorisée à suivre les troupes pour leur vendre des vivres et des boissons. Il y eut, jusque sous le second Empire, des vivandières, dotées d'un uniforme à partir de 1840.

Bibliographie : Édouard de La Barre Duparcq, Histoire militaire des femmes, Paris, 1873.

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