PÉTAIN (Henri-Philippe-Omer). Maréchal et homme d’État français (Cauchy-à-la-Tour, Pas-de-Calais 1856 – Port-Joinville, île d’Yeu, Vendée 1951). Issu de l'école militaire de Saint-Cyr, nommé général en août 1914, il participa au grandes batailles suivantes lors de la Première Guerre mondiale :
- 1ère bataille de la Marne (5-12 septembre 1914) : victoire des Français sur l’armée allemande commandée par le général Alexander von Kluck ;
- 1ère bataille de Champagne (20 décembre 1914 au 20 mars 1915) : Pétain commandait la IIe armée ;
- bataille d’Artois (mai 1915) : Pétain commandait le 33e corps d’armée ;
- 2e bataille de Champagne (25 septembre au 16 novembre 1915).
Il fut appelé à la défense de Verdun le 25 février 1916 et son action fut décisive. Promu au commandement du groupe d’armées du Centre, il fut ensuite, en mai 1917, commandant en chef des armées en remplacement de Nivelle. Il sut alors reprendre les troupes en main, luttant efficacement contre les désertions et le défaitisme. Il décida par exemple d’engager la « bataille de La Malmaison », du 23 au 26 octobre 1917, offensive destinée surtout à donner aux troupes un succès assuré qui rétablirait leur confiance dans la victoire. Il fut fait maréchal le 19 novembre 1918. Après la guerre, il fut chargé de rétablir la situation dans le Rif en 1925. Il fut ensuite ministre de la Guerre, puis ambassadeur en Espagne et vice-président du Conseil (mai 1940). Au début de la Seconde Guerre mondiale, la débâcle française lui fit estimer la guerre perdue. Devenu président du Conseil à Bordeaux, il demanda l’armistice. Le 1er juillet 1940, il installa son gouvernement à Vichy. Dix jours après, les Assemblées lui remettaient tous les pouvoirs et, par un acte constitutionnel, il fut établi chef de l’État. Son but essentiel fut alors de préserver les intérêts de la France devant les exigences allemandes et il engagea pour cela avec l’Allemagne hitlérienne une collaboration active. Lors du débarquement allié en Afrique du Nord, en novembre 1942, il refusa de gagner Alger et de reprendre la lutte. L’invasion de la zone libre devait sonner le glas de son pouvoir et il accepta désormais toutes les directives de l’occupant. Le 20 août 1944, il fut enlevé par les Allemands, emmené à Belfort, puis à Sigmaringen. Il parvint à gagner la Suisse, puis vint en France, acceptant d’être jugé. En août 1945, la Haute Cour le condamna à mort, mais cette peine fut commuée en détention perpétuelle. Il fut emprisonné à l’île d’Yeu où il mourut.