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ABOUKIR


ABOUKIR
ABOUKIR

ABOUKIR. Bourg de la Basse-Égypte, à l’extrémité de la presqu’île du même nom, près d’Alexandrie. Destruction de la flotte française ayant transporté en Égypte l’armée de Bonaparte par le vicomte Horatio Nelson, contre-amiral britannique, le 1er août 1798. La flotte française était commandée par le comte Brueys d’Aigaïlliers, vice-amiral. Elle était composée de treize vaisseaux de ligne et de quatre frégates. Parmi les vaisseaux de ligne, on en comptait :

  • un de 120 canons, l’Orient ;
  • trois de quatre-vingts canons : le Franklin, le Guillaume-Tell et le Tonnant ;
  • neuf de soixante-quatorze canons : le Guerrier, le Conquérant, le Spartiate, l’Aquilon, le Peuple Souverain, l’Heureux, le Mercure, le Généreux et le Timoléon.

Parmi les frégates, deux étaient de quarante canons (la Diane et la Justice) et deux de trente-six canons (l’Arthémise et la Sérieuse).

La flotte anglaise était composée de quinze bâtiments :

  • treize de soixante-quatorze canons : le Vanguard, le Goliath, le Zealous, l’Orion, le Theseus, l’Audacious, le Minotaure, le Defence, le Swiftsure, le Bellérophon, le Majestic, l’Alexander et le Culloden ;
  • un de cinquante canons : le Leander ;
  • un brick : la Mutine.

Participèrent, notamment, à cette bataille :

  • le conventionnel et marin français Casabianca, chef de division et capitaine de pavillon de Brueys, qui périt, avec son fils seulement âgé de onze ans, après avoir fait sauter son navire, l’Orient, plutôt que d’amener son pavillon ;
  • le capitaine de vaisseau Ganteaume qui réussit à s’échapper dans une barque avant l’explosion de l’Orient ;
  • l’enseigne de vaisseau Sabatier de Lachadenède, aide-major de l’amiral Brueys, qui réussit également à échapper à l’incendie de l’Orient et fut fait prisonnier (il avait proposé à l’amiral, en juillet, un autre plan de mouillage que celui qui fut finalement adopté) ;
  • le capitaine de vaisseau Dupetit-Thouars qui périt glorieusement après avoir forcé le Bellérophon à amener pavillon ; il commandait le Tonnant ;
  • le contre-amiral Du Chayla qui avait, comme l’avait fait Dupetit-Thouars, conjuré Brueys d’appareiller et qui fut grièvement blessé et fait prisonnier ;
  • le chef de division Émeriau de Beauverger qui fut blessé sur le Spartiate et fait prisonnier ;
  • le capitaine de frégate Motard, second chef d’état-major de Brueys sur l’Orient, qui fut blessé et fait prisonnier ;
  • le capitaine de vaisseau Thévenard, commandant l’Aquilon, qui fut tué ;
  • l’enseigne de vaisseau Baste, futur contre-amiral et futur comte de l’Empire ;
  • le contre-amiral Decrès qui sauva le Guillaume-Tell ;
  • le contre-amiral Pierre-Charles de Villeneuve qui commandait une division sur le Guillaume-Tell et qui ne se porta pas au secours de Brueys ;
  • Louis-Jean-Nicolas Lejoille qui commandait le Généreux et qui parvint à sauver son bâtiment.

Brueys, contrairement aux ordres de Bonaparte, avait décidé de mouiller en rade d’Aboukir ; attaqué par Nelson, il commit en outre l’erreur de combattre à l’ancre, ce qui permit aux Anglais, passés entre la côte et la ligne française, de prendre celle-ci entre deux feux ; Brueys, coupé en deux par un boulet, mourut peu avant l’explosion de son navire amiral. La bataille dura de dix-huit heures jusqu’au lendemain 2 août à midi. Les pertes françaises se montèrent à treize vaisseaux ou frégates. Seuls deux vaisseaux, le Généreux et le Guillaume-Tell, et deux frégates, la Diane et la Justice, quittèrent indemnes le champ de bataille avec Villeneuve (dont Napoléon Ier dira plus tard qu’il a assisté au combat “en spectateur oisif”). Les Français eurent 1 700 tués, 1 100 blessés, et laissèrent plus de 3 000 prisonniers. Nelson fut couvert d’éloges et de cadeaux. Il reçut notamment du sultan une aigrette de diamants et du roi d’Angleterre le titre héréditaire de baron du Nil.

Victoire de Jean Lannes et de Joachim Murat, dirigés par Bonaparte, sur une armée turque de 18 000 janissaires débarquée par la flotte anglaise de l’amiral Sidney-Smith, le 25 juillet 1799. Le général Murat, qui commandait l’avant-garde de l’armée française, fut blessé d’une balle qui lui traversa les deux joues. Méhémet Ali, futur vice-roi d’Égypte, participa à la bataille contre les Français avec un corps albanais. Les Turcs eurent 12 000 hommes tués. Participèrent également à cette bataille :

  • Henri-Gratien Bertrand, futur comte, futur grand maréchal du palais ;
  • le futur général de brigade Curto ;
  • Géraud-Christophe-Michel du Roc, dit Duroc, futur général de division ;
  • le général de brigade Davout ;
  • le capitaine Jean-Pierre Doguereau, futur maréchal de camp ;
  • le capitaine Paul-Ferdinand-Stanislas Dermoncourt, futur général de brigade, qui fut blessé ;
  • le capitaine Jean-Baptiste Jeanin, futur lieutenant général ;
  • Louis-Chrétien Carrière de Beaumont, futur général de division ;
  • François-Beaudin Berge, futur général d’artillerie ;
  • Bertrand Bessières, qui fut fait chef d’escadron sur le champ de bataille ;
  • le futur général de brigade Jean-Baptiste Molette de Morangiès ;
  • le général de division Kléber ;
  • les généraux Verdier, Rampon, Fugière (qui fut grièvement blessé), Lanusse, Destaing ;
  • le chef de bataillon Charles-Étienne-François Ruty, futur lieutenant général, qui commandait l'artillerie.

Les Français eurent un peu plus de 200 hommes tués et 750 blessés.

Le 8 mars 1801, sir Ralph Abercromby, général britannique, à la tête de 12 000 hommes, débarqua à Aboukir et enleva la place aux Français que commandait le général Friant. Il devait être mortellement blessé deux semaines plus tard à Canope et mourir le 28 mars à bord de la flotte anglaise.

Bibliographie :

  • Michèle Battesti, La bataille d'Aboukir, 1798 : Nelson contrarie la stratégie de Bonaparte, Paris, Économica, 1998 ;
  • Claude Merle, Dictionnaire des grandes batailles du monde européen, Paris, Pygmalion, 2009.

Iconographie :

  • Bataille navale d'Aboukir. Mort du capitaine Dupetit Thouars. 1er août 1798, tableau anonyme (musée national du château de Versailles) ;
  • La Bataille d'Aboukir, tableau du baron Antoine-Jean Gros, 1806 (musée national du château de Versailles) ;
  • Bataille d'Aboukir, tableau du baron Louis-François Lejeune (musée national du château de Versailles) ;
  • Plan de la bataille d'Aboukir. 25 juillet 1799, tableau de Siméon Fort (musée national du château de Versailles).
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Vos réactions (2)

  • Lien vers le commentaire claude merle dimanche 12 juin 2016 16:27 Posté par claude merle

    Histoire de Guerre vous conseille de prendre contact avec un site tel que : Parcours d'officiers dans la Royale.

  • Lien vers le commentaire dukdepadoue dimanche 12 juin 2016 13:22 Posté par dukdepadoue

    Je fais des recherches sur un de mes ancêtres. J'apprends sur un relevé militaire et qu'il a participé à la bataille d'Aboukir. Il était à bord du Tonnant du 22 janvier 1797 au 2 août 1798 ( date de son échouage ) .
    Je sais que le Tonnant est l'un des derniers à résister à la flotte de Nelson,
    Bien qu'il ait perdu son mât et son gouvernail, le vaisseau français est parvenu à s'éclipser dans la nuit, s'épargnant la honte d'une reddition. L'honneur était sauf mais il n'est pas allé bien loin. Il s'est échoué sur une plage égyptienne, où les Anglais l'on retrouvé quelques jours plus tard, abandonné.
    J'aimerais avoir l'avis des historiens de ce forum au sujet des survivants du Tonnant.
    Mon ancêtre à survécu et a participé à d'autres batailles j'ai retrouvé sa trace sur un autre vaisseau français en mars 1801.
    Quels sont les scénarii possibles concernant les rescapés du Tonnant ? Ont t il était capturés est rendus à l'armée française ? Faisaient ils partie d'un groupe qui a pu rallier la France ? Quelles étaient les possiblités pour un matelot ou un soldat se trouvant en territoire hostile pour rejoindre les siens ?
    Merci de votre aide

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