VILLARS (Claude-Louis-Hector, duc de). Maréchal de France (Moulins, Allier 1653 – Turin, Italie 1734). Il remporta d’abord la grande victoire de Friedlingen, en Bade-Wurtemberg, sur les Impériaux commandés par le margrave de Bade Louis-Guillaume Ier, le 14 octobre 1702, lors de la guerre de Succession d’Espagne. Il remporta ensuite, avec l’électeur de Bavière Maximilien II Emmanuel, la victoire d’Höchstäedt (ou Höchstädt), au nord-ouest d’Augsbourg, sur les Autrichiens commandés par Styrum, le 20 septembre 1703. Il fut envoyé dans les Cévennes contre les camisards(*) et obtint, en 1704, la soumission de Cavalier. Il fut vaincu à Malplaquet, dans le Nord, près d’Avesnes et de Bavay, par les Alliés (Anglais, Autrichiens, Prussiens, Hollandais, Saxons, Suédois), commandés par le général anglais Churchill, duc de Marlborough, Eugène de Savoie-Carignan (le prince Eugène) et le comte de Tilly, le 11 septembre 1709. Les 80 000 Français, aux prises avec 120 000 adversaires de huit heures du matin à trois heures du soir, infligèrent cependant de lourdes pertes à leurs ennemis (20 000 hommes tués ou hors de combat) et purent se replier en bon ordre. Villars fut blessé d’une balle au genou. Le prince Eugène, Marlborough et Tilly avaient perdu l’élite de leur infanterie, ce qui permit à Villars d’écrire à Louis XIV, depuis son lit de souffrance : « Si Dieu nous fait la grâce de perdre encore une pareille bataille, Votre Majesté peut compter que ses ennemis seront détruits. » À Denain, dans le Nord, près de Valenciennes, il vainquit, à la tête de la seule armée qui restât à la France, le prince Eugène et le comte Keppel d’Albemarle le 24 juillet 1712. Cette victoire fut décisive puisqu’elle amena la fin de la guerre de Succession d’Espagne ; elle sauva le royaume de France et permit à Louis XIV d’obtenir de meilleures conditions de paix en 1713. Villars a laissé des Mémoires (1734).
(*) Nom donné aux calvinistes des Cévennes à cause de la chemise (en languedocien « camiso ») qu’ils portaient sur leurs vêtements comme signe de reconnaissance.