CENT ANS (guerre de). Conflit qui opposa la France et l’Angleterre à partir de 1337 et jusqu’en 1453. Lorsque le roi de France Philippe VI de Valois procéda, en 1337, à la saisie de la Guyenne, le roi d’Angleterre Édouard III répliqua en prétendant au trône de France. La 1ère bataille fut celle de l’Écluse, ancien port sur la mer du Nord, dans l’estuaire de la Zwin. Édouard III y remporta sur la flotte française une brillante victoire, le 24 juin 1340, à la suite de laquelle une trêve d’un an fut signée, le 25 septembre, à Esplechin-sur-Escaut, en Belgique. Six ans plus tard, sur terre cette fois, les Anglais écrasèrent l’armée de Philippe VI à Crécy-en-Ponthieu, dans la Somme, le 26 août 1346. Puis ce fut la bataille de Poitiers, le 19 septembre 1356, où le prince de Galles Édouard, fils d’Édouard III, vainquit le roi de France Jean II le Bon qui fut fait prisonnier et emmené captif à Londres. Le dauphin (futur Charles V le Sage) dut signer la paix de Brétigny, le 8 mai 1360 : le sud-ouest de la France revenait aux Anglais qui conservaient également Calais dont ils s’étaient emparés. Le 16 mai 1364, Bertrand Du Guesclin vainquit les troupes du roi de Navarre, Charles II le Mauvais, allié des Anglais, à Cocherel, dans l’Eure. Le 4 décembre 1370, il écrasa une armée anglaise à Pontvallain, dans la Sarthe. En 1380, l’Angleterre ne conservait plus en France que la Guyenne et Calais. Une longue trêve s’ensuivit qui ne fut rompue qu’en 1415. Cette année-là, le 25 octobre, les Anglais du roi Henri V écrasèrent le parti français des Armagnacs, sous le règne du roi Charles VI le Bien-Aimé, à la bataille d’Azincourt, dans le Pas-de-Calais. Par le traité de Troyes, signé le 21 mai 1420, Charles VI déshérita son fils, le dauphin Charles (futur Charles VII), et reconnut le roi d’Angleterre Henri V comme régent du royaume de France et héritier au trône.
Le dernier tiers de cette longue guerre marqua le redressement français avec l’entrée en scène de Jeanne d’Arc. Le dauphin de France avait auparavant battu les Anglais à Baugé, dans le Maine-et-Loire, le 22 mars 1421. Les dernières défaites françaises furent celles de Cravant, dans l’Yonne, le 30 juillet 1423, et de Verneuil-sur-Avre, dans l’Eure, le 17 août 1424. Jeanne d’Arc, après avoir délivré Orléans le 8 mai 1429, remporta notamment la grande bataille de Patay, dans le Loiret, le 18 juin 1429. Elle parvint surtout à faire sacrer Charles VII à Reims, empêchant ainsi toute contestation de la légitimité du roi de France. Les derniers grands combats furent ceux de Formigny, dans le Calvados, le 16 avril 1640 (victoire des Français sur les Anglais de Thomas Kyriel, qui fut fait prisonnier) et de Castillon-la-Bataille, dans la Gironde, le 17 juillet 1453, qui mit fin à la guerre de Cent Ans (victoire des troupes de Charles VII sur celles du roi d’Angleterre Henri VI). À l’exception de Calais, qu’ils détinrent jusqu’en 1558, les Anglais avaient perdu toutes leurs possessions en France.