"Bataille modèle", selon l'écrivain militaire Friedrich Wilhelm Rüstow, bataille "la plus savante de l'histoire moderne", selon le général Foy, Austerlitz a fait dire à Napoléon, dans ses Mémoires : "J'ai livré trente batailles comme celle-ci, mais je n'en ai vu aucune où la victoire a été si décidée et les destins si peu balancés". La bataille du 2 décembre 1805 n'eut pas, à proprement parler, lieu à Austerlitz même, mais c'est dans ce bourg que l'Empereur, au lendemain de l'affrontement, établit son quartier général et prononça ces mots célèbres : "Il vous suffira de dire : "J'étais à Austerlitz ! pour qu'on réponde aussitôt :"Voilà un brave".
L'ordre de batailles de l'armée française était le suivant : la gauche était formée par le corps de Lannes (divisions Suchet et Caffarelli), le centre comprenait la plus grande partie du corps de Soult (divisions Vandamme et Saint-Hilaire), la droite le reste du corps de Soult (division Legrand) et la division Friant du corps de Davout. En seconde ligne se trouvaient en réserves la division d'Oudinot, derrière Lannes, et le corps de Bernadotte, derrière Soult. La Garde impériale formait une ultime réserve. La cavalerie se tenait sur les ailes. L'armée austro-russe était disposée en cinq colonnes. Koutouzov, qui commandait en chef, avait accumulé la plus grande partie de ses forces sur sa gauche car il avait l'intention de tourner la droite des Français et de menacer leur ligne de retraite, sans s'apercevoir que ce mouvement risquait d'éloigner sans cesse ses deux ailes l'une de l'autre et d'affaiblir son centre. On sait que la grande erreur de Koutouzov fut justement d'abandonner le plateau de Pratzen pour dévaler sur la droite de Napoléon, présentant ainsi à ce dernier son flanc. Napoléon lança alors le corps de Soult à l'assaut du plateau. Les Russes essayèrent alors vainement de reprendre Pratzen tandis que Lannes et Murat disloquaient et mettaient en fuite l'aile droite austro-russe. On connaît aussi cet épisode tragique de la bataille qui vit des milliers de Russes s'échapper sur des étangs glacés dont la glace fut brisée par l'artillerie de la Garde.
Sur soixante-quatorze mille hommes engagés, les Français perdirent ce jour-là près de huit mille hommes, dont deux mille tués. Les Autrichiens laissèrent sur le champ de bataille six mille hommes, les Russes environ vingt et un mille, dont près de onze mille prisonniers, la plupart blessés. Le 4 décembre 1805, l'empereur François II implora une suspension d'armes qui lui fut accordée. Le tsar Alexandre Ier se contenta de promettre qu'il évacuerait l'Autriche. Selon Joseph de Maistre, l'archiduc Charles aurait dit à ses soldats : "Mes enfants, reposez-vous jusqu'à ce que nous recommencions". Ils recommencèrent en effet quatre ans plus tard. Ce fut à Wagram.