MÉHÉMET ALI (ou Mohammed Ali). Vice-roi d’Égypte à partir de 1805, fondateur de la dynastie qui régna en Égypte jusqu’en 1952 (Kavala, Grèce 1769 – près d’Alexandrie, Égypte 1849). Il fut envoyé en Égypte à la tête d’un corps albanais pour lutter contre Bonaparte en 1798. Il participa à la bataille d’Aboukir, près d’Alexandrie, le 25 juillet 1799 : victoire de Lannes et de Murat, dirigés par Bonaparte, sur l’armée turque. Après le départ des Français en 1801, il s’empara du pouvoir. Il se fit reconnaître pacha d’Égypte par le sultan ottoman. Il réduisit à l’obéissance les mamelouks turbulents et leur tendit un guet-apens : le 1er mars 1811, 480 de leurs chefs y périrent. Il modernisa son armée et fit la guerre aux wahhabites qu’il chassa du Hedjaz. Il lutta ensuite contre les pirates de la mer Rouge, puis conquit le Soudan du Nord. Ayant constitué une marine de guerre, il l’envoya contre les Grecs insurgés, mais les flottes britannique, française et russe de la Triple-Alliance lui infligèrent la défaite de Navarin (aujourd’hui Pylos), en Messénie, le 20 octobre 1827. Son fils Ibrahim Pacha conquit la Palestine et la Syrie et refoula les Turcs jusqu’à Konya, au sud d’Ankara, où il vainquit l’armée du sultan Mahmud II le 21 décembre 1832. Malgré l’intervention des grandes puissances, il reprit la guerre contre les Turcs en 1839 et les vainquit le 24 juin à Nizib, en Syrie, près d’Alep et de l’Euphrate. Sous la pression de la Grande-Bretagne, il dut cependant évacuer la Syrie, la Crète et le Hedjaz. En compensation, le sultan lui accorda la possession héréditaire de l’Égypte et du Soudan. Atteint par la maladie, il attribua la régence à son fils Ibrahim.