ALEXANDRE III le Grand. Roi de Macédoine à partir de 336 av. J.-C. (Pella, Macédoine 356 av. J.-C. – Babylone, Mésopotamie, aujourd’hui en Irak 323 av. J.-C.). Très jeune, il se distingua à la bataille de Chéronée où son père, Philippe II, battit les Athéniens et les Thébains, le 1er septembre 338 av. J.-C., près de Thèbes. Roi à l’âge de vingt ans, il se fit proclamer chef de la Confédération hellénique par le congrès de Corinthe et réprima la révolte des villes grecques en détruisant Thèbes et en soumettant Athènes. Maître de la Grèce, il prépara la conquête de l’Asie, s’entoura de généraux compétents (Antigonos Ier Monophthalmos, Antipatros, Lysimaque, Parménion, Séleucos Ier Nicator), puis, ayant laissé la régence à Antipatros, il traversa l’Hellespont avec une puissante armée et débarqua en Troade. Il vainquit le roi de Perse Darius III Codoman sur les bords du Granique, en mai 334 av. J.-C. Cette victoire lui assura la domination des Détroits. Au cours de la bataille, son frère de lait Clitos le Noir lui sauva la vie. Il occupa successivement toutes les villes côtières grecques de l’Asie Mineure, puis, après une pause à Gordion, en Phrygie, où il trancha le nœud gordien(*), et à Tarse, où il faillit se noyer dans le Cydnus, il battit à nouveau les Perses et leur roi Darius III Codoman à Issos, en Cilicie, en 333 av. J.-C. Cette victoire, au cours de laquelle il fut blessé à la cuisse, lui assura la conquête de la Perse. Il occupa alors la Syrie et la Phénicie et s’empara de Tyr en 332 av. J.-C. Après la prise de Gaza, il pénétra en Égypte, se dirigea vers la Mésopotamie où, après avoir franchi l’Euphrate et le Tigre, il dispersa la puissante armée de Darius dans la plaine de Gaugamèles, près d’Arbèles, le 20 octobre 331 av. J.-C. Cette victoire marqua la fin de la dynastie perse des Achéménides(**) et lui permit de se proclamer roi de l’Asie. Il occupa enfin Babylone, Suse, Persépolis (qu’il fit incendier), Pasargades et Ecbatane. Il conquit la Bactriane, l’Hyrcanie et la Sogdiane. Il se dirigea vers l’Inde, franchit l’Indus et vainquit le prince de l’Inde Porus sur les bords de l’Hydaspe, rivière de l’Inde et du Pakistan, en 326 av. J.-C. Il perdit dans cette bataille son cheval favori, Bucéphale. L’épuisement de ses soldats le força à rentrer à Babylone l’année suivante. Il y mourut peu après, alors qu’il projetait de nouvelles conquêtes.
(*) Nœud très complexe qui attachait le joug au timon du char de Gordiias, fondateur de Gordion, dédié à Zeus ; un oracle avait promis l’empire de l’Asie à celui qui dénouerait ce nœud ; Alexandre le trancha de son épée.
(**) Dynastie perse dont l’ancêtre, Achéménès, aurait régné au VIIe siècle av. J.-C.
Bibliographie :
- G. Radet, Alexandre le Grand, 1ère édition Paris, 1931 ;
- P. Cloché, Alexandre, Neuchâtel, 1953.
Iconographie :
- buste, copie romaine d'une statue de Lysippe (musée du Louvre, Paris) ;
- Les Batailles d'Alexandre, série de cinq tableaux de Charles Lebrun représentant la Famille de Darius prisonnière, le Passage du Granique, la Bataille d'Arbèles, la Défaite de Porus et le Triomphe d'Alexandre à Babylone (musée du Louvre).