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FIGUEUR


FIGUEUR (Marie-Thérèse). Femme soldat française (Talmay, Côte-d’Or 1774 – Issy, Seine 1861). Elle s’engagea en juillet 1793 dans l’armée républicaine sous le nom de « Sans-Gêne » et fit les campagnes de la Révolution et de l’Empire. Elle termina sa carrière en 1812 quand elle fut retenue prisonnière en Angleterre jusqu’en 1814. Elle avait entamé ses exploits au siège de Toulon où elle avait traité Bonaparte de moricaud. En 1794, elle se rendit à l’armée des Pyrénées-Orientales commandée par Dugommier. Elle pénétra parmi les premiers dans la forteresse de Figuières. Elle tua un Espagnol d’un coup de sabre et conduisit deux prisonniers auprès du général Augereau. Elle sauva le général Noguez abandonné comme blessé et retira de l’eau plusieurs soldats qui allaient se noyer dans une rivière. Elle gagna ensuite l’Italie avec son régiment. Elle fit la campagne d’Égypte. Retour en Italie où elle ramène sur son cheval un carabinier qui avait la cuisse fracassée et le conduit à l’hôpital. Au sortir de l’hôpital, elle est faite prisonnière par des hussards autrichiens. Elle s’échappe de sa prison. Le 13 Brumaire an VIII, elle participe à la bataille de Savigliano, au sud de Turin et au nord de Cuneo (victoire des Français sur les Autrichiens), reçoit quatre coups de sabre dans le dos et est à nouveau faite prisonnière, puis bénéficie d’un échange de prisonniers. Fatiguée et presque mourante, elle sollicite et obtient une pension en 1800. Réfugiée à Châlons-sur-Saône, elle se refait une santé et reprend du service dans un régiment de dragons commandé par Horace Sébastiani de La Porta. Présentée à Joséphine de Beauharnais, elle rencontre le Premier consul qui lui rappelle l’épisode du siège de Toulon et lui demande si elle pense toujours qu’il ressemble à un moricaud. Bonaparte l’attache à sa femme comme femme de chambre, mais, au bout de dix jours, n’en pouvant plus de s’ennuyer, elle quitte sans crier gare Saint-Cloud et reprend du service dans son régiment. On la retrouve à :

  • Ulm (20 octobre 1805, en Bade-Wurtemberg) : victoire des troupes napoléoniennes et du maréchal Ney sur le feld-maréchal autrichien Schwarzenberg ;
  • Austerlitz (2 décembre 1805, en Moravie, près de Brno) ;
  • Iéna (14 octobre 1806, en Thuringe, sur la Saale) : victoire éclatante de Napoléon Ier sur les Saxons et les Prussiens.

Sa santé déclinant, on l’envoie à Paris à l’hospice de la Charité. Elle y guérit et part pour l’Espagne. En juillet 1812, elle est faite prisonnière, conduite à Lisbonne, puis en Angleterre où elle est internée à Bolderwood. Revenue en France en 1814, elle se marie avec un maréchal des logis de la gendarmerie. Parmi les certificats délivrés à cette femme intrépide, il faut citer :

  • celui d’Augereau : « Je certifie que le dragon Sans-Gêne a fait sous mes ordres la guerre des Pyrénées-Orientales, que dans plus d’une occasion elle a donné des preuves d’un courage au-dessus de son sexe » ;
  • celui du général de division Lemoine : « atteste que les services du dragon Sans-Gêne lui ont, dans tous les temps, mérité des éloges des officiers généraux et l’admiration de toute l’armée » ;
  • celui du conseil d’administration de l’escadron complémentaire du 15e régiment de dragons : « certifie à tous qu’il appartiendra que la nommée Thérèse Figueur, dite Sans-Gêne, […] a donné des preuves de courage. Son dévouement, sa bravoure peu ordinaires, même parmi les hommes, la rendent recommandable et le conseil d’administration la recommande à toutes les autorités civiles et militaires auxquelles elle se présentera ».

En 1842 parut un ouvrage publié par Saint-Germain Leduc où étaient retracés les exploits de Marie-Thérèse Figueur : Les campagne de Mademoiselle Thérèse Figueur aujourd’hui Madame veuve Sutter, de 1793 à 1815, écrites sous sa dictée (Paris, Dauvin et Fontaines).

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