ALBERT DE RIONS (François-Hector, comte d’). Marin français (Avignon, Vaucluse 1728 – Saint-Auban-sur-l’Ouvèze, Drôme 1802). Garde-marine(*) en 1743, il embarqua en 1746 sur le Magnanime. Enseigne de vaisseau en 1748, il embarqua en 1752 sur la Gracieuse, sur le Sage en 1754, sur l’Espérance en 1755. Il fut fait prisonnier lors d’un violent combat en novembre 1755 contre deux vaisseaux ennemis et ne fut libéré que deux ans après. Embarqué sur le Foudroyant, il fut de nouveau fait prisonnier en 1758. Lieutenant de vaisseau, il commanda le Séduisant. Capitaine de frégate en 1771, capitaine de vaisseau l’année d’après, il commanda le Sagittaire en 1778. À la bataille de La Grenade, dans les Petites Antilles, le 6 juillet 1779, lors de la guerre de l’Indépendance américaine, il se distingua en capturant le vaisseau anglais Experiment. Au commandement du Pluton, il se distingua à la bataille de Chesapeake, au large du Maryland et du nord de la Virginie, le 5 septembre 1781. Il se signala enfin à la bataille des îles des Saintes, entre l’île de la Basse-Terre de Guadeloupe et l’île de la Dominique, le 12 avril 1782 (victoire des Anglais sur l’escadre française de Grasse-Tilly). Il fut nommé chef d’escadre en 1784. Contre-amiral en 1792, il abandonna son poste et émigra pour servir dans l’armée des princes(**). Retiré en Dalmatie, il ne réintégra la France qu’en 1801, un an avant sa mort.
(*) Jeune gentilhomme qui, avant 1789, remplissait les fonctions dévolues aujourd’hui aux aspirants.
(**) Armée des princes, ou armée de Condé : « corps de garde » créé par Louis-Joseph de Bourbon, prince de Condé, qui combattit contre les armées de la Révolution et qui se replia ensuite en Russie après le traité de Campoformio en 1797.
Bibliographie :
- Étienne Taillemite, Dictionnaire des marins français, Tallandier, 2002 ;
- Jean-Marc Van Hille, Le Contre-Amiral d'Albert de Rions, un baroudeur au siècle des Lumières, Quimper, 1999.