FRÉDÉRIC II le Grand

Par Claude Merle

FRÉDÉRIC II le Grand. Roi de Prusse à partir de 1740 (Berlin 1712 – château de Sans-Souci, Potsdam, Allemagne 1786). Sa politique extérieure fut tout entière dirigée contre l’Autriche. Lors de la guerre de Succession d’Autriche, il envahit la Silésie sans même avoir déclaré la guerre. Il vainquit, avec son feld-maréchal Schwerin, les Autrichiens, commandés par Neipperg, le 10 avril 1741 à Mollwitz. Il les vainquit de nouveau à Chotusitz, en Bohême, le 17 mai 1742 : victoire sur le prince de Lorraine Charles-Alexandre et le feld-maréchal Kœnigseck. Sa 3^e victoire fut celle de Hohenfriedeberg, en basse Silésie, où il défit les Saxons et les Autrichiens le 4 juin 1745. Le 30 septembre de la même année, secondé par le prince Léopold et le maréchal de Buddenbrock, il battit de nouveau le prince de Lorraine à Soor, en Bohême. La guerre de Sept Ans ne lui fut pas très favorable, bien qu’il l’eût bien commencée en battant les Autrichiens à Lobositz, sur l’Elbe, le 1^er octobre 1756, les Saxons à Pirna, toujours sur l’Elbe, le 17 octobre 1756, et de nouveau les Autrichiens du prince de Lorraine à Prague, le 6 mai 1757. Puis ce furent des défaites :

Kolin (18 juin 1757, à l’est de Prague) : victoire des Autrichiens, commandés par le feld-maréchal Daun ;
Hochkirch (14 octobre 1758) : nouvelle victoire de Daun.

Frédéric avait renoué avec la victoire à :

Rossbach (5 novembre 1757, en Saxe) : victoire sur les Français et les Autrichiens commandés par Charles de Rohan, prince de Soubise, et le prince de Hildburghausen ;
Leuthen (5 décembre 1757, en Silésie) : victoire sur les Autrichiens, commandés par Charles-Alexandre de Lorraine et Daun ; à la suite de cette victoire, les Prussiens purent réoccuper la Silésie ;
Zorndorf (25 août 1758, en Pologne, près de la frontière allemande) : victoire sur les Russes, commandés par le général Fermor.

Russes et Autrichiens, commandés par le feld-maréchal autrichien von Laudon (ou Loudon) et le comte Saltykov battirent Frédéric le 12 août 1759 à Kunersdorf, à l’est de Francfort-sur-l’Oder. Le 15 août 1760, à Legnica, en Pologne, Frédéric prit sa revanche sur Laudon. Il battit ensuite Daun à la bataille de Torgau, sur l’Elbe, le 3 novembre 1760. Il gagna enfin les Autrichiens à Reichenbach (aujourd’hui Dzierzoniow) le 16 août 1762. En 1772, le roi de Prusse bénéficia du partage de la Pologne, recevant la Prusse-Occidentale (à l’exclusion de Dantzig et de Thorn). Il s’opposa à l’Autriche lors de la guerre de Succession de Bavière en 1779 et forma contre elle la « Ligue des princes ». Il a laissé, outre une volumineuse Correspondance, de nombreuses œuvres politiques et historiques écrites en français : Considérations sur l'état présent du corps politique en Europe (1738), Anti-Machiavel (1740), Histoire de mon temps (1746), Mémoires pour servir à l'histoire de la maison de Brandebourg (1751), De la littérature allemande (1780).