CHURCHILL (sir Winston Leonard Spencer). Homme politique britannique (Blenheim Palace, près de Woodstock, Angleterre 1874 – Londres 1965). Il entra au collège de Sandhurst et fit une brève carrière militaire, entre 1895 et 1899. Il fut correspondant de guerre à Cuba, en Inde en 1896, en Égypte en 1898, en Afrique du Sud où il s’évada des prisons boers. En 1911, il fut nommé Premier lord de l’Amirauté et prépara la flotte britannique à la guerre. En février 1915, les Turcs vainquirent une flotte franco-britannique à Çanakkale, sur la rive asiatique des Dardanelles, qui tentait de forcer le détroit. Cette expédition navale, qui avait pour but d’ouvrir les détroits des Dardannelles et du Bosphore pour contraindre la Turquie à la paix et établir une liaison avec la Russie, avait été organisée par Churchill. Celui-ci démissionna. Il fut pourtant choisi par Lloyd George comme ministre des Munitions (1917-1919). Antibolchevik, Churchill apporta une aide militaire à l’armée blanche et aux Polonais lorsqu’ils envahirent l’Ukraine en 1920. Il redevint Premier lord de l’Amirauté en septembre 1939. Malgré l’échec de la flotte britannique en Norvège en 1940, il devint Premier ministre en mai 1940. C’est à ce moment surtout qu’il se révéla être un étonnant chef de guerre. Il mit toute son énergie au service d’un seul but : « la victoire, la victoire à tout prix ». Après la défaite française, il admit la nécessité d’une alliance avec les Etats-Unis d’Amérique. Après l’entrée des Allemands sur le territoire soviétique, en juin 1941, il engagea des négociations avec Staline sur l’ouverture éventuelle d’un nouveau front à l’Est tout en conservant la plus grande méfiance envers les communistes. Il mit d’ailleurs Roosevelt en garde contre les ambitions de Staline, surtout après la conférence de Yalta de février 1945. C’est d’ailleurs lui qui créa l’expression « rideau de fer » dans un discours prononcé à Fulton le 5 mars 1946. Il revint au pouvoir de 1951 à 1955. Lorsqu’il se retira de la vie politique, il se consacra à la peinture et à l’écriture. Il a notamment laissé des Mémoires de guerre et A History of the English Speaking Peoples. Il fut prix Nobel de littérature en 1953.