CHARLEMAGNE (en latin Carolus Magnus, en allemand Karl der Grosse). Roi des Francs de 768 à 814, roi des Lombards, empereur d’Occident de 800 à 814 (742 – Aix-la-Chapelle, Allemagne 814). Il reçut, à la mort de son père, Pépin le Bref, la Neustrie, l’Austrasie et une partie de l’Aquitaine, son frère Carloman régnant sur le reste de l’Aquitaine, l’Alémanie, l’Alsace, la Bourgogne et la Septimanie. À la mort de Carloman, en décembre 771, il s’empara de ses biens, dépossédant donc ses neveux. En 771, Didier, roi des Lombards, qui était son beau-père, envahit Rome et mit à mort les chefs du parti franc, s’apprêtant en outre à faire couronner les fils de Carloman. Charlemagne répudia alors sa femme, mobilisa une armée et envahit la Lombardie, mettant le siège devant Pavie. À Rome, en 774, le pape Adrien Ier lui fit renouveler la donation faite jadis par Pépin au bénéfice du Saint-Siège et lui concéda, en échange, des terres en Italie du Nord. Charlemagne força Didier à capituler et se fit couronner roi des Lombards. Dès 772, il s’était opposé aux Saxons, les battant à Irminsul (Colonne d’Irmin), idole saxonne jadis placée sur la montagne fortifiée d’Ehresbourg, près de la ville allemande de Paderborn en Rhénanie-du-Nord-Westphalie, détruisant l’idole et la forteresse qui la défendait. Il vainquit encore les Saxons et leur chef Widukind (Enfant blanc) à Bucholz, au sud-est de l’Allemagne, près de la frontière tchèque, en 780. Il battit enfin Widukind en 783 à Detmold, au pied du Teutoburger Wald. Il annexa la Frise en 785 et mena plusieurs campagnes sur le Danube contre les Avars entre 791 et 805. En 794, il vainquit les Huns dans la plaine bavaroise de Lechfeld. En Espagne, il apporta son soutien aux princes sarrasins en lutte contre l’émir de Cordoue. L’expédition menée en 778 se solda cependant par le désastre de Roncevaux, en Navarre, où les Basques massacrèrent l’arrière-garde de son armée le 15 août 778 et où périt Roland, son préfet des marches de Bretagne. À partir de 785, Charlemagne se contenta d’occuper des places fortes en Catalogne et en Navarre. Pour protéger son empire, il organisa des marches en avant des territoires qu’il avait annexés : marche danoise, marche sorabe, Ostmark, ou Autriche, marche du Frioul, marche d’Espagne, marche de Bretagne. En 799, le pape Léon III demanda son aide contre ses ennemis romains ; Charlemagne descendit en Italie. Pour le remercier, le jour de Noël 800, dans la basilique Saint-Pierre, le pape lui ceignit la couronne impériale. Cela ne pouvait que déplaire à Byzance. Pour intimider l’empereur d’Orient, Charlemagne occupa la Dalmatie et la Vénétie en 809. Charlemagne mourut en 814. L’empire carolingien ne devait survivre que quelques décennies avant que son partage ne fût définitivement consacré par le traité de Verdun en 843. Sa statue équestre, sur le parvis Notre-Dame (place Jean-Paul II), à Paris, est l'œuvre des frères Rochet. Son portait figure dans un vitrail de la cathédrale de Chartres.