BOLÍVAR (Simón José Antonio). Général et homme d’État sud-américain (Caracas 1783 – Santa Marta, Colombie 1830). Il rallia en 1810 le mouvement d’indépendance du Venezuela. Il servit sous les ordres de Francisco Miranda puis s’exila, en 1812, en Nouvelle-Grenade(*), après l’arrestation de ce dernier. Il prit alors le commandement du corps expéditionnaire qui devait libérer le Venezuela. Entré à Caracas en 1813, il reçut le titre de « Libertador ». Battu en 1814 par les Espagnols, il dut s’exiler à nouveau, d'abord à la Jamaïque, puis à Haïti. Il revint au Venezuela en décembre 1816 et organisa une armée. En 1819, il vainquit les Espagnols à Duitama et à Boyacá, en Colombie, ce qui lui permit d’entrer à Bogotá et de décider de l’indépendance de la Nouvelle-Grenade. Président et dictateur, il fit proclamer la république de Grande-Colombie. Le 24 juin 1821, il remporta sur les Espagnols la victoire de Carabobo, au Venezuela, qui lui ouvrit les portes de Caracas et amena l’indépendance du pays. Avec le concours de son lieutenant Sucre, il entreprit une action pour la libération de l’Équateur. Il vainquit de nouveau les Espagnols à Junín, au Pérou, dans l’Altiplano, le 6 août 1824. Battus ultérieurement par Sucre, le 9 décembre 1824, à Ayacucho, les Espagnols du Bas-Pérou capitulèrent, ce qui permit la création de l’État de Bolivie (ainsi nommé en l’honneur de Bolívar). Maître d’une grande partie de l’Amérique du Sud, Bolívar réunit à Panamá, en 1826, un congrès panaméricain. Il ne parvint cependant pas à empêcher la guerre entre la Colombie et le Pérou ; il ne réussit pas davantage à empêcher la sécession du Venezuela en 1829. Il abandonna le pouvoir en mai 1830 et mourut peu de temps après. Ses lettres ont été publiées par V. Lecuna (Cartas del Libertador, 1929-1959).
(*) Ancien nom de la Colombie.