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WANDA


WANDA. Princesse qui, selon la légende polonaise, régnait sur Cracovie. Fille du roi Krak, fondateur de cette ville, elle se précipita dans la Vistule plutôt que d'épouser le prince allemand Ritiger, évitant ainsi la soumission de son peuple. Elle est un peu considérée comme la Jeanne d'Arc polonaise. Ayant succédé au pouvoir paternel, elle conduisit une armée contre Ritiger qui prétendait lui ravir à la fois sa royauté et sa main.

"La chronique veut que Ritiger fut abandonné de ses guerriers, honteux d'avoir à combattre une femme, et se donna la mort ; une autre version prétend que ce fut seulement après deux combats, pour lui deux défaites, actions dans lesquelles Wanda combattit l'épée en main, à la tête de ses troupes. Toujours est-il que Wanda rassembla son peuple, lui fit jurer de ne jamais se laisser asservir, déclara que la pureté de son cœur était le gage de son indépendance et, aussitôt, pour conserver ce gage intact, se précipita dans la Vistule, d'où il fut impossible de la retirer vivante". (Histoire militaire des femmes, Édouard de La Barre Duparcq, Paris, 1873).

Le général Lazare-Nicolas-Marguerite Carnot, le célèbre Grand Carnot, a écrit sur ce sujet les vers suivants (Opuscules poétiques du général L.-N.-M. Carnot, Baudoin fils, Paris, 1820) :

“Généreux Polonais ! dit alors l'héroïne,

 Quel que soit l'avenir que le ciel vous destine,

 Comment mon faible bras peut-il vous protéger

 Contre tant d'ennemis ? Pourrais-je vous venger,

 S'ils osaient se montrer aux traités infidèles ?

 Soutiendrons-nous contre eux des guerres éternelles ?

 Votre reine est l'objet de leur prétention,

 Pour établir sur vous leur domination.

 L'audacieux projet d'un prince téméraire

 Fut, quoique sans succès, un avis salutaire

 Donné par le ciel même ; et j'ai dû pressentir

Qu'il faut rendre un fardeau qu'on ne peut soutenir.

 Le ciel m'appelle à lui ; j'ai rempli ma carrière :

 Il ordonne à Wanda de rejoindre son père.

 Les derniers de mes vœux sont pour votre bonheur :

 Il est tout dans vos dieux, la patrie et l'honneur.”

 Wanda descend alors ; tranquillement arrive

 Au bord du monument ; s'arrête sur la rive,

 Lève les bras au ciel, s'élance dans les flots,

 Et passe de la vie à l'éternel repos.

 C'est en vain qu'on accourt, qu'on gémit, qu'on espère :

 L'héroïne n'est plus ; elle a rejoint son père.

 Mais les lois du trépas n'effaceront jamais

 Les vertus de Wanda du cœur des Polonais. »

 

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