POITIERS. Ancienne capitale du Poitou, chef-lieu du département de la Vienne, sur le Clain. Près de Poitiers (en un lieu indéterminé entre Poitiers et Tours), Charles Martel, prince franc et maire du palais d’Austrasie et de Neustrie, remporta en octobre 732 une victoire décisive sur les Arabes (qu’il écrasa comme avec un marteau, d’où son nom). Le général arabe Abd al-Rahman ibn Abd Allah al-Rafiqi, gouverneur d’Andalousie, qui avait ravagé l’Aquitaine, périt dans la bataille. Le duc d’Aquitaine Eudes contribua à cette victoire.
Bibliographie :
- André-Roger Voisin, La bataille de Ballan-Miré, dite bataille de Poitiers, 732, Paris, Éd. des Écrivains, 2000 ;
- J. Levillain et Ch. Samaran, Sur le lieu et la date de la bataille de Poitiers en 732, Bibliothèque de l'École des Chartes, 1938 ;
- David Nicolle, Poitiers AD 732 : Charles Martel Turns the Islamic Tide, Osprey Publishing, 2008 ;
- "Études sur la bataille de Poitiers de 732", texte de F. Lot dans Revue belge de Philologie et d'Histoire, 1948.
Victoire du roi de France Lothaire sur le duc d’Aquitaine Guillaume III, dit Tête d’étoupe (à cause de la couleur de ses cheveux), en 954.
Pendant la guerre de Cent Ans, le prince de Galles Édouard, fils du roi d’Angleterre Édouard III, dit le Prince Noir (à cause de la couleur de son armure), vainquit le roi de France Jean II le Bon près de Poitiers, à Maupertuis, le 19 septembre 1356. Jean le Bon fut fait prisonnier et emmené à Londres. Le captal de Buch Jean III de Grailly participa à la bataille dans les rangs anglais. Le condottiere anglais sir John Hawkwood (dit aussi Jean de l’Aiguille et, en italien, Giovanni Acuto) s’y illustra. Pierre Ier de Bourbon y périt, ainsi que le connétable de France Gautier VI de Brienne. L’homme de guerre anglais John Chandos, l’un des plus habiles capitaines de la guerre de Cent Ans, participa à la bataille. Y participèrent également les quatre fils du roi de France :
- Charles, duc de Normandie, futur Charles V le Sage ;
- Louis, duc d’Anjou, futur roi de Naples Louis Ier d'Anjou ;
- Jean de France, comte de Poitiers, futur duc de Berry ;
- le futur duc de Bourgogne Philippe le Hardi qui n’avait que quatorze ans lorsqu’il se couvrit de gloire dans cette bataille, ce qui lui valut son surnom.
Le maréchal d’Audeneham fut fait prisonnier, ainsi que :
- Jacques de Bourbon, comte de La Marche ;
- Jean d’Artois, comte d’Eu ;
- les comtes Jean II de Tancarville, Henri V de Vaudemont, de Ventadour, Jean III de Sancerre, Jean VI de Vendôme ;
- le vicomte de Narbonne ;
- Humbert d’Albon, seigneur de Pouillenai ;
- Arnaud de Cervolle, fameux chef de bande surnommé « l’Archiprêtre » ;
- le duc de Touraine ;
- Pierre de Craon, seigneur de La Suze.
Le maréchal Jean de Clermont fut tué, ainsi que le duc d’Athènes, connétable de France, et Michel d’Aboville, baron de La Haye et Champeaux. L’armée royale comptait de 45 000 à 50 000 hommes, dont au moins 3 000 chevaliers. Elle perdit 6 000 hommes. Les Anglais perdirent 3 400 hommes ; ils firent 2 000 prisonniers. Jean II le Bon ne devait être libéré qu’en 1360, son fils Jean de France étant pris en otage par les Anglais. L’évêque de Térouanne, Gilles de Montaigu, assista à la bataille.
Bibliographie : "Poitiers - 19 septembre 1356", article de Vincent Bernard dans L'Art de la guerre, n° 7, avril-mai 2003.