LÉPANTE (aujourd’hui Naupacte). Ancienne ville de Grèce. Victoire de la flotte ottomane de Bayézid II sur les Vénitiens en 1499.
Au large de Lépante eut lieu la bataille navale qui vit la victoire du prince espagnol Don Juan d’Autriche, frère naturel de Philippe II, à la tête de la flotte chrétienne de la Sainte Ligue (Espagne, Venise, Saint-Siège), sur la flotte turque du sultan Sélim II l’Ivrogne, commandée par Ali Pacha, le dimanche 7 octobre 1571. L’écrivain espagnol Miguel de Cervantes Saavedra participa à cette bataille et y perdit un bras. Y combattirent également, sous les ordres de Don Juan d’Autriche :
- l’homme de guerre français Louis de Balbes de Berton de Crillon, un des plus brillants capitaines de son temps, surnommé “le brave Crillon” ou le “brave des braves”, ami et compagnon d’armes d’Henri IV ;
- Domenico Grimaldi, futur archevêque d’Avignon et futur vice-légat, qui était chargé de la surveillance des galères papales ;
- le lieutenant général de la mer espagnol Luis de Requesens y Zúñiga qui se distingua particulièrement ;
- le duc de Parme et de Plaisance Alexandre Farnèse, homme de guerre italien au service de l’Espagne ;
- les Hospitaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem (ou chevaliers de Malte) ;
- l’amiral espagnol Alvarez de Bazán, marquis de Santa Cruz ;
- Marc Antoine Colonna, duc de Palliano, futur vice-roi de Sicile, qui commandait douze galères pontificales.
Cette bataille, qui opposa 600 galères et 200 000 hommes, mit un terme à la légende de l’invincibilité ottomane mais n’eut pas de conséquences politiques immédiates. Ali Pacha eut la tête coupée. 8 000 Espagnols et Italiens périrent, 21 000 furent blessés. Les Turcs perdirent plus de 30 000 hommes et 117 navires.
Iconographie :
- La Bataille de Lépante, tableau du peintre vénitien Jacopo Robusti, dit le Tintoret, commandé pour la salle du Grand Conseil, au palais ducal ;
- La Bataille de Lépante, gravure sur bois de Jost Amman (Staatliche Museen Peussischer Kulturbesitz, Kupferstichkabinett, Berlin) ;
- La Bataille de Lépante, tableau d'Andrea Vincentino (Andrea dei Michieli), 1600 (Palais ducal, Venise) ;
- Allégorie de la bataille de Lépante, tableau du Titien (musée royal de Madrid).
Bibliographie :
- Henri Pigaillem, La bataille de Lépante (1571), Économica, 2003 ;
- Jean Dumont, Lépante : l'histoire étouffée, Paris, Critérion, 1997 ;
- Éric Glatre, Lépante, 1571, Paris, Socomer, 1991 ;
- Reinat Matalôt, La batesta de Lepant, Niça, Ed. Auba novèla, 1997 ;
- Guido-Antonio Quarti, La battaglia di Lepanto nei conti popolari, Milano, 1930 ;
- Joseph von Hammer-Purgstall, Histoire de l'empire ottoman, Paris, Bellizard, 1836, tome VI ;
- "Le dimanche de Lépante", article de Bernadette Arnaud dans Sciences et avenir de juillet 2001 ;
- "Lépante, 7 octobre 1571", article de Yann Kervran dans L'Art de la guerre, n° 4, octobre-novembre 2002 ;
- "Lettre de Venise touchant la victoire des chrestiens à l'encontre du grand Turc", Paris, Guillaume Cavellat et Jérôme de Marnef (Paris, Bibliothèque nationale, Réserve J 3000) ;
- Claude Merle, Dictionnaire des grandes batailles du monde européen, Paris, Pygmalion, 2009.