ESPAGNE (guerre civile d’). Guerre qui mit aux prises, entre 1936 et 1939, dans une lutte acharnée, les partis de la droite espagnole, sous la direction du général Franco Bahamonde, et le Front populaire de Largo Caballero, Negrin, Companys et Prieto. En juillet 1936, une insurrection militaire éclata au Maroc espagnol à la suite de l’assassinat, à Madrid, du leader monarchiste Calvo Sotelo. Les nationalistes furent rapidement maîtres de la Navarre, de la Vieille-Castille, du León, de la Galice, de l’Estrémadure et d’une partie de l’Andalousie. Les deux camps reçurent bientôt une aide étrangère. L’Union soviétique fournit aux républicains des techniciens, du matériel de guerre et une importante aide financière ; par ailleurs, des volontaires issus de nombreux pays constituèrent des « Brigades internationales ». Les nationalistes, de leur côté, bénéficièrent du soutien de l’aviation allemande (la Légion Condor) et de 70 000 volontaires italiens. Ils prirent Badajoz en août 1936 et lancèrent une offensive sur Madrid qui devait y résister pendant plus de deux ans. Ils s’emparèrent cependant des provinces basques et des Asturies en 1937, de l’Aragon en 1938. L’ultime offensive débuta fin décembre 1938 et Barcelone fut prise le 26 janvier 1939, ce qui amena la déroute de l’armée gouvernementale. Madrid tomba en mars 1939. Cette guerre civile fut marquée par sa sauvagerie. Elle constitua par ailleurs un authentique banc d’essai de l’aviation, le tristement célèbre bombardement de Guernica préfigurant la « coventrysation » pratiquée par l’armée de l’air allemande lors de la bataille d’Angleterre, au début de la Seconde Guerre mondiale.
Bibliographie : Manuel Aznar, Historia militar de la guerra de España, Madrid, 1940.
Iconographie : Guernica, tableau de Picasso (musée du Prado, Madrid).