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ALBRECHT


ALBRECHT (Berthe, dite Bertie). Résistante française d’origine suisse, née Wild (Marseille, Bouches-du-Rhône 1893 – Fresnes, Val-de-Marne 1943). À partir de 1927, à Londres, où son mari, un courtier néerlandais, faisait des affaires florissantes, elle se passionna pour les problèmes sociaux, fréquenta les milieux du Birth Control et de la Fédération ouvrière socialiste. Pendant les années Trente, à Paris, elle fréquenta les milieux de gauche, en particulier le parti communiste dont elle fut un temps une sympathisante sans jamais y adhérer. Elle travailla à la Ligue des droits de l’homme et aux Amis de l’URSS. En 1933, elle fonda une revue, Le Problème sexuel, dans laquelle elle souhaitait soumettre les questions sexuelles à l’examen de la science et de la raison, préconisant le contrôle des naissances et l’avortement libre. De 1936 à 1938, elle fut à l’école des surintendantes de Paris afin de découvrir et de partager la condition ouvrière des femmes. Elle travailla ensuite en usine. Au début de la Seconde Guerre mondiale, elle était surintendante à la manufacture d’armes de Saint-Étienne. Ses fonctions la conduisirent à Clichy, puis à Vierzon où elle organisa, à partir de juin 1940, un réseau d’aide aux prisonniers évadés afin de leur permettre de gagner la zone libre. Au début de l’année 1941, elle alla à Vichy retrouver son ami de toujours, Henri Fresnay. Ils mirent sur pied, ensemble, à Lyon, le mouvement de résistance Combat. Elle fut arrêtée en avril 1942 par la police française et, en signe de protestation, entama une grève de la faim de quatorze jours pour obtenir le droit d’être jugée. Elle le fut en octobre 1942 avec une quarantaine de membres de Combat et fut condamnée à six mois d’internement dans le Tarn. Elle simula la folie et fut placée dans un hôpital dont elle s’évada. Elle reprit alors ses activités au sein de Combat. Arrêtée une seconde fois à Mâcon, le 28 mai 1943, dans des conditions restées obscures (soit par la Gestapo parisienne, soit par celle de Lyon, sur l’ordre de Klaus Barbie, qui aurait utilisé les services d’un agent double), elle fut transférée aussitôt à la prison de Fresnes où elle mourut le 31 mai d’une manière encore plus obscure. « Modeste rouage d’une grande entreprise », comme elle se définissait elle-même, elle fut faite compagnon de la Libération à titre posthume par le général De Gaulle. Son corps fut inhumé au Mont-Valérien.

Bibliographie : Lucienne Mazanod et Ghislaine Schoeller, Dictionnaire des femmes célèbres de tous les temps et de tous les pays, Robert Laffont, 1992.

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