NÖRDLINGEN. Ville d’Allemagne (Bavière), en Souabe, sur l’Eger, près d’Augsbourg. Victoire du roi de Bohême et de Hongrie Ferdinand III de Habsbourg (futur empereur) et du feld-maréchal autrichien Matthias Gallas, comte de Campo et duc de Lucera, et des Bavarois, commandés par Johann von Weerdt, sur le général allemand Bernard de Saxe-Weimar, commandant l’armée suédoise en Allemagne du Sud, le 6 septembre 1634. À la tête d’une armée espagnole, le cardinal Ferdinand d’Espagne, dit le Cardinal-Infant, gouverneur des Pays-Bas, participa à la bataille. Le duc Charles IV de Lorraine combattit dans les rangs impériaux. Le général suédois Gustav Horn, futur comte de Björneborg et futur connétable, l’un des meilleurs généraux de Gustave II Adolphe, fut fait prisonnier (il ne devait être libéré qu’en 1642). Le comte Raimondo Montecuccoli, homme de guerre italien, futur prince d’Empire, participa également à cette bataille de la guerre de Trente Ans, ainsi que le général autrichien Ottavio Piccolomini, duc d’Amalfi, futur feld-maréchal et futur prince du Saint Empire. Le duc de Saxe-Weimar fut grièvement blessé.
Victoire de Louis II de Bourbon, prince de Condé, dit le Grand Condé, et d’Henri de La Tour d’Auvergne, vicomte de Turenne, maréchal de France, sur les Bavarois du baron Franz von Mercy et du général Weerdt, le 3 août 1645, pendant la guerre de Trente Ans. Les Français alignaient 17 000 hommes, les Bavarois 14 000. Jacques de Castelnau-Mauvissière, marquis de Castelnau, futur maréchal de France, se distingua dans la bataille, ainsi que Jacques-Henri de Durford, futur duc de Duras, futur maréchal, Guillaume de La Boissière, seigneur de Chambors, futur maréchal de camp, qui fut blessé et fait prisonnier, et Philippe de Clérembault, comte de Palluau, futur maréchal de France. Mercy y trouva la mort d’un coup de mousquet. Le maréchal de Gramont commandait l’aile droite française, le vicomte de Turenne l’aile gauche ; le Grand Condé s’était réservé le centre. Les Bavarois laissèrent 4 000 hommes sur le champ de bataille ; les Français perdirent 1 500 hommes tués ou blessés. Le comte de Marsin fut grièvement blessé. Le comte Edme de La Châtre-Nançay, colonel général des Suisses, fut mortellement blessé, ainsi que le marquis Léon Pompée de Pisani, dit « le bossu ».
Iconographie : Bataille de Nordlingen. 3 août 1645, tableau d'Hippolyte Lecomte, d'après un tableau de Martin.
Bibliographie :
- Henri Martin, Histoire de France depuis les temps les plus reculés jusqu'en 1789, Paris, Furne, 1855, tome XII ;
- Friedrich von Schiller, Histoire de la guerre de Trente ans, Paris, Charpentier, 1861 ;
- Charles Malo, Champs de bataille de l'armée française, Paris, Hachette, 1901 ;
- Claude Merle, Dictionnaire des grandes batailles du monde européen, Paris, Pygmalion, 2009.